A peine remis du week-end que l’on vous parle déjà du prochain, histoire de faire passer la semaine à venir à toute allure. Nous vous invitons à quitter votre chère ville rennaise et direction Lamballe. 80 kilomètres de Rennes, 55 minutes en voiture, 5h à vélo ou moins d’une heure en train, vous l’aurez compris, la distance ne sera pas une excuse. C’est la jeune association « Le Grenier » qui est à l’origine du projet. Jeune parce qu’ils sont seulement lycéens mais qu’ils ont déjà la maturité suffisante pour gérer l’organisation d’un festival de A à Z, alors chez Rennes à coup de cœur nous soutenons à fond leur projet. Le nom « Capsule Festival » fait référence au domaine de la mode, où une collection capsule est composée de quelques pièces en série limitée et diffusée dans un temps assez court, hors collection saisonnière. Bonne pioche pour cet événement pluridisciplinaire et atypique mêlant musique et art. Si vous êtes sages, nous vous offrons deux places, rien de plus simple, vous likez la page du Grenier, la notre (mais ça c’est déjà fait) et vous nous envoyez plein d’amour à l’adresse suivante : contact[a]rennesacoupdecoeur.fr ! En attendant, nous avons rencontré le Grenier. C’est parti pour l’interview !
Parlez-nous de la genèse du Capsule Festival.
C’est en allant à des événements qu’on adore comme La Route du Rock, Les Transmusicales, ou des soirées à l’Ubu qu’on a eu envie de développer des événements dans cette ville et qu’on s’est dit « Pourquoi pas nous ? Pourquoi pas à Lamballe ? ». C’est clair que Lamballe est une petite ville mais quand on voit la manière dont des festivals se sont développés à Carhaix ou à Morlaix ça nous encourage à créer quelque chose chez nous. En plus, Lamballe n’accueillait pas vraiment d’événements de ce type donc le créneau était libre.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Nous sommes neuf lycéens, de 15 (il a sauté deux classes) à 18 ans, en première et terminale. Certains font de la vidéo, de la peinture, de la photographie, du dessin, de la batterie, de la basse, de la guitare, du chant, des synthétiseurs…Nous sommes tous reliés à la musique.
Quelle est la musique que vous écoutez, vos artistes préférés ?
Nous adorons Tame Impala, Mac Demarco, Concrete Knives, Hot Chip, Kindness, Caribou, The Rapture, Jungle, Breton, Yuksek… Et pour les locaux, Les Gordon, Douchka, F.e.m, Popopopops, Totorro, Juveniles, Yelle ou encore Clarens…
L’organisation d’un festival ne s’improvise pas, avez-vous rencontré des difficultés ?
Nous n’avons pas rencontré de difficulté particulière majeure, si ce n’est que c’est notre premier événement et que le projet n’est pas si petit que ça avec un budget conséquent, donc on a du apprendre à gérer pleins de choses et à respecter les délais. C’est vraiment une expérience dingue, cela nous enseigne vraiment pleins de trucs différents.
En quoi Capsule Festival se distingue des autres événements ? Quelle est sa particularité ?
C’est un événement pluridisciplinaire : nous n’avons pas seulement de la musique, on a aussi des arts visuels (peintures, sculptures, photographies). Nous ne sommes pas les seuls dans les Côtes d’Armor, on pourrait se comparer à Art Rock (Saint-Brieuc) mais nous avons fait le choix d’une programmation d’avantage tournée vers les musiques électroniques, et toutes proportions gardées, bien sûr !
Justement, parlez-nous de la programmation…
Notre soirée d’ouverture est orientée « talents locaux » des djs costarmoricains, un après-midi avec un collectif régional (Midi-Deux) puis la soirée de clôture avec un line-up national (Kartell, Crayon, Jean Tonique) tout en promouvant la scène régionale le soir même avec Blutch et Relief ( signés chez Astropolis). C’est vraiment une fierté pour nous d’inviter un plateau avec trois artistes nationaux membres de labels dingues dont on est supers fans (Kitsuné, Partyfine et Roche Musique), et de les faire jouer à la maison dans une salle plus habituée à accueillir des groupes comme Renan Luce ou Tryo qu’autre chose.
Si vous ne deviez retenir que deux coups de coeur ?
Blutch. C’est un producteur morlaisien qui réalise des musiques vraiment supers belles qu’on adore. Il est en pleine ascension en ce moment, il a été programmé plusieurs fois à Astropolis, il vient de jouer aux Transmusicales le week-end dernier, il sera chez nous la semaine prochaine et dans quelques mois il sera à Panoramas. Nous ne sommes pas peu fiers de l’avoir et on a hâte de voir ce que donne son live.
Crayon. Artiste découvert dans un premier temps par Kitsuné, il a rejoint Partyfine il y a quelques semaines. On l’a vu en dj set dans une soirée en juin à l’Ubu avec Clarens et Yuksek, et son set était juste dément.
Enfin, nous aimerions en savoir un peu plus sur l’exposition éphémère…
N sommes aussi vraiment sensibles à la photographie, à la sculpture et à la peinture, nous avons invité des exposants qui ont tous un lien avec la musique.
Anais Ordas, une graphiste nantaise qui travaille avec Midi Deux. Ousseynou Cissé, un photographe rennais qui joue dans le groupe Juveniles et qui est aussi en solo avec son projet Clarens sur Partyfine, label de Yuksek. Edouard Le Boulc’h, un sculpteur et peintre originaire de Lamballe qui produit de la techno sous le nom Dougag au sein du jeune collectif rennais Pulse Msc. Julien Tiné, photographe briochin, qui est aussi dj. Anaick Moriceau, une graphiste originaire de Saint-Brieuc qui travaille avec le groupe Yelle.
Pour conclure, quelques mots pour convaincre un Rennais de venir à Lamballe ?
Tout d’abord, Lamballe est super bien située, elle est à 45 minutes de Rennes en train et en voiture donc pas d’excuses pour le transport. Ensuite, on invite des artistes vraiment cools, qui sont peut être déjà venus à Rennes pour certains mais pas à ce prix (plutôt 20€, dans les clubs). Et puis il y aura des galettes saucisses, les rennais adorent ça, non ? Enfin, Lamballe est aussi une ville super mignonne qui gagne à être connue et le festival est à dimension humaine. C’est aussi l’occasion de découvrir des artistes rennais sous un autre angle, les deux fondateurs de Midi-Deux qui reviennent dans la ville de leur lycée pour un dj set de 5 heures en plein après-midi.