Livres, reportages et même festival, la tendance zéro déchet a pris une ampleur considérable l’an dernier. Les réseaux sociaux s’emballent. Le « zéro waste » n’est pas un phénomène de mode, seulement une façon de mieux consommer qui attire autant qu’elle intrigue. Après le succès phénoménal du livre de Béa Johnson la tendance n’est pas encore sur toutes les bouches mais presque. Rennes à coup de coeur a invité Sabrina (créatrice de la marque Demisel) a parlé de son expérience « zéro déchet ». Un joli témoignage qui prouve que ce mouvement n’est pas réservé aux extraterrestres…
Pour la 1ère fois de ma vie j’ai décidé de prendre des résolutions pour 2017 et de m’y tenir.
Tout a commencé grâce à ce gentil père noël qui m’a offert ce livre: « La famille presque Zéro Déchet- Ze guide ». Déjà sensibilisée par le sujet au niveau perso ( enfin…je trie et j’éteins les lumières, quoi…ah si, je roule en vélo…) comme au niveau pro ( je recycle des chutes de cuir de grande maison de luxe et de maroquinerie pour en faire des bijoux), j’ai eu un véritable déclic en lisant ce livre. Mélangeant illustrations et anecdotes, il est drôle, facile à lire, et absolument pas moralisateur. Bref : j’étais convaincue !
Alors, adopter le zéro déchet c’est quoi ?
Ca commence par débarrasser son frigo et ses placards de toute forme d’emballage plastique (peu ou non recyclable), cela veut donc dire cuisiner plus et aller chercher sa matière première dans des boites ! J’ai donc fait le tour de la maison, rassemblé boites et bocaux dans un sac en tissu et je suis partie la fleur au fusil voir si les commerçants du centre-ville étaient prêts pour le zéro déchets !
Passage n°1 : le Day by Day ( rue Saint-Hélier) jusque là, pas de prise de risque, car l’achat en « vrac », c’est un peu le principe du magasin… Mais j’ai eu l’agréable surprise de voir à quel point c’était simple et convivial. Le commerçant, très gentil, m’a expliqué la marche à suivre et a collé des étiquettes avec des numéros sur mes bocaux afin de faire la « tare ». Il n’y avait plus qu’à les remplir! Mon livre fétiche trônant sur la caisse, j’étais en terrain conquis!
Le sac (un peu lourd) accroché à la poussette, je me suis dirigée en face chez le traiteur-charcutier « Chez Coco ». Ma mission : acheter des tranches de lards pour les couper en lardons, ainsi que du jambon et des paupiettes. Mais quand j’ai vu la file d’attente qui courait jusqu’au trottoir, je me suis dit « c’est mort, le monsieur va m’envoyer balader » du genre « je n’ai pas que ça à faire Mademoiselle » Et bien non ! J’ai eu le droit à un « ah très bien, vous avez vos boites » ! Moi qui m’étais plutôt préparée à une riposte du genre « oui, mais c’est pour la planète, bla bla bla!! » J’étais prise au dépourvue, et ravie !
Pour ce qui est des fruits et légumes, j’ai déjà mes petites habitudes totebag pour les mercredis au Marché Sainte Thérèse, pas besoin.
Par contre je suis accroc au fromage : direction la fromagerie Balé. La dame qui me sert, un peu plus âgée, semble surprise mais me dit que je suis la 2ème ce jour là. Je la sens quand même un peu perturbée… mon morceau de gruyère, trop gros ne rentre pas dans ma boite… malaise… « Ben on le coupe Madame, moi je m’en fiche » ! Ensuite je lui tend un bocal pour le beurre, mince, il est sale….elle est embêtée, je lui en donne un autre et lui dis alors en rigolant que c’est une 1ère pour moi aussi ! La glace est brisée ! Elle me promet alors de ramener un seau de crème fraiche pour la semaine prochaine car elle n’a que des petits pots en plastique.
Cette expérience est donc un sans faute ! Je rentre chez moi heureuse, la sensation de faire un peu pour la planète et le sentiments que certains commerçants sont avec moi.
à suivre : j’ai fabriqué à Rennes mes produits d’entretien (où, comment)