Broken Back, en français « dos cassé », c’est le surnom de Jérome. Un surnom donné par ses copains suite à une petite mésaventure qui se veut finalement heureuse. C’est à partir de ce moment qu’il s’est mis à composer, et ce pour notre plus grand plaisir. Sa musique électro-pop ne cesse de résonner dans nos têtes, tout particulèrement « Happiest man on hearth« , qui a le don de te mettre de bonne humeur même le matin à 8h. Mercredi, l’artiste qui a participé aux Victoires de la musique, se produisait à l’Etage du Liberté. Nous avons eu l’occasion de le rencontrer afin de discuter quelques heures avant son live. Un moment d’exception rempli de joie et de bonne humeur !
On t’a connu sur Riva de Klingande. Comment s’est déroulé cette collaboration ?
C’est assez marrant parce qu’à l’origine j’avais fait une maquette de la chanson que j’ai postée sur Youtube. C’était pas du tout la version telle qu’on la connait aujourd’hui.
Puis Klingande m’a contacté, via Facebook parce que sa copine avait posté la chanson. Il m’a proposé que l’on travaille ensemble, parce qu’il avait beaucoup aimé mon travail. Ce n’était pas du tout mon délire au départ. J’étais encore étudiant et c’était une opportunité dingue qu’il me contacte ! Ensuite, on a décidé de se rencontrer, et ce qui est drôle c’est qu’on habitait à 200m l’un de l’autre à Lille. Après les cours je suis passé avec mon cartable et on a commencé à bosser la chanson comme ça.
Est-ce que ça t’a permis entre autre de faire d’autres projets derrière ? Comme avec Synapson plus récemment.
Oui, cette collaboration a été le tremplin qui m’a permis de me dire que tout était possible. Entre temps, j’ai travaillé d’autres chansons, j’ai eu de plus en plus de vues sur Internet et j’ai pris la décision de me lancer vraiment à fond en parallèle de ce feat avec Klingande.
De fil en aiguille, les Synapson m’ont aussi contacté pour savoir si je voulais composer avec eux sur leur album.
Aujourd’hui, tu sors ton premier album que tu as décidé d’auto-produire. Pourquoi ce choix ?
Je crois que je fais partie de la génération un peu « bidouilleur », d’artistes qui utilisent vraiment Internet et leurs matériels pour s’éclater et produire des chansons. Avant la musique c’était beaucoup plus cher à produire. Aujourd’hui, ça coute 15 fois moins cher de s’acheter une carte son, un micro… On peut donc facilement faire ses maquettes et s’amuser, sans même avoir la prétention d’en faire son métier.
Pour moi, tout a commencé comme ça et je privilégie cette manière de faire. Je n’ai pas forcément envie de procéder d’une manière différente. L’avantage est de pouvoir maîtriser le temps passé sur ses compositions. Je ne suis pas tributaire d’une location de studio, qui coûte assez cher finalement à Paris. Je peux m’éclater et m’épanouir plus facilement !
En plus, je reste libre artistiquement parlant, je n’ai pas de compromis à faire, je reste maître de ma musique.
Tes musiques respirent la bonne humeur et l’amour. L’amour pour ta famille mais aussi les relations amoureuses. Est-ce que Seven words, est une de tes histoires personnelles ?
En réalité, c’est l’histoire d’un pote, dont j’ai pu être le témoin. L’argument de « c’est un pote etc » c’est facile, mais c’est vrai ! Je le dirais sinon, ça ne me dérange pas. Mon histoire personnelle elle est sur « Halcyon Birds », sur la seconde chance. Pour le coup c’est vraiment autobiographique.
Seven words c’est une chanson qui est symétrique dans le texte, avec toute une première partie où l’homme met des distances : « No feelings just fun is that clear », juste un plan pour s’amuser. À la moitié de la chanson, on comprend que tout est entrain petit à petit de se retourner. Au moment, où le mec s’apprête à lui déclarer sa flamme, elle lui rappelle les sept mots et ça se termine là-dessus. Voilà, c’était une petite satire des relations d’aujourd’hui.
Pour les thèmes de l’amour, il y a aussi « Excuses » qui parle d’une amitié devenue amour pour revenir à de l’amitié. Je crois beaucoup à l’amitié entre les hommes et les femmes même si c’est toujours un débat avec deux théories. Moi je pense que c’est possible.
Sinon « Halcyon Birds » parle de la seconde chance dans une relation, comme je le disais tout à l’heure. C’est à travers le mythe d’ Halcyon, une légende grecque qui symbolise la puissance de l’amour entre deux personnages. Ils sont ressuscités par les dieux pour qu’ils puissent s’aimer à nouveau d’une forme charnelle, en deux oiseaux Halcyon (qui est le symbole de l’amour aujourd’hui). Dans cette chanson les deux personnages décident de se remettre ensemble, et se questionnent : seront-ils à la hauteur de la légende et capable de renaître en deux oiseaux Halcyon ?
On a eu un coup de coeur pour Got to go, as-tu une anecdote sur celle-ci ?
Oui, le truc de cette chanson c’est que c’est un diptyque. Il y a deux parties, la première c’est « Got to go » et la deuxième c’est « Better Run ». Celle-ci n’est pas du tout autobiographique, c’est une fable complètement inventée d’un bon samaritain des temps modernes. Un mec gentil, mais qui rêve de devenir un bad boy. Il décide de prendre sa vie en main, de descendre aux enfers pour passer un pacte avec le diable afin qu’il lui apprenne à rouler sur la route des sept pêchés capitaux. Il pense que ça fonctionne, mais dans « Better Run », il remonte des enfers. Il se rend compte que ça n’a pas marché, qu’il est toujours aussi gentil. Voilà, c’est complètement burlesque comme histoire !
Tu as connu Rennes pendant tes études, aujourd’hui tu viens jouer au Liberté. Tu t’étais imaginé ça un jour ?
Non jamais ! J’étais venu au Liberté il y a peut être 15 ans. J’étais allé voir un concert de Simsemilia (vous vous souvenez « Tout le bonheur du monde » ! ) et la salle me paraissait énorme !
Ce soir on joue à l’Etage mais je croise les doigts, peut-être que dans un an (si les Bretons continuent de me soutenir comme ça), j’aurais la chance de jouer dans la grande salle !
C’est tout ce que l’on te souhaite ! Connais-tu un peu notre ville ?
Alors j’ai fait ma prépa à Rennes, mais en tant que Malouin, je connais forcément la ville. Le rythme de la prépa (8h – minuit), te permets surtout de faire des mathématiques. Mais je connais quand même la mythique rue de la Soif !
On travaille actuellement sur notre prochain city-guide, promis on t’enverra un exemplaire pour ta prochaine virée à Rennes !
Pour finir, tu choisis la galette saucisse ou la crêpe caramel au beurre salé ?
Là ça devient plus compliqué ! Mais je dirais la galette saucisse, je suis plutôt salé. D’ailleurs la galette saucisse, c’est complément emblématique de l’Ille-et-Vilaine, c’est fou ça ! J’ai réalisé il y a très peu de temps que dans le Finistère ils n’en mangeaient pas.
En plus dans le Finistère ils disent crêpes de sarrasin. Donc une crêpe saucisse, ça parle moins (mais on vous aime quand même les Finistériens !) Et sinon Cidre ou Chouchen ?
Cidre !
Est-ce que tu aurais un mot pour les Rennais que tu vas rencontrer ?
Je dirais qu’ils ont fait le bon choix à venir ce soir… Non, j’ai très hâte de les rencontrer ! Comme pour St Malo, c’est une ville qui me soutient à fond, j’espère être à la hauteur et ne pas les décevoir ! En tout cas je vais tout donner.
Broken Back sait rassembler les foules, avec sa joie de vivre et sa bonne humeur communicative ! Merci pour toute cette générosité qui rend le live encore plus authentique, à l’image de la personne que nous avons rencontré quelques heures plus tôt..