Dix artistes, dix projets; le cloître des Beaux-arts ouvre ses portes jusqu’au 21 octobre “How to look at modern art in the landscape?”. Dans la lunette créative de dix artistes et professeurs de Rennes et Paris, c’est toute la perception et l’interprétation du paysage dans sa globalité qui sont repensées mais surtout recréées pour donner à interpréter et à imaginer…Quelques pas au travers de la place Hoche ou une traversée via la rue Saint Melaine ? Nous vous conseillons de faire un petit détour par la cour des Beaux-arts. C’est au n° 34 de la rue Hoche, que dix artistes partagent leur talent entre innovation et variété. Une expo’ au goût du jour, une création artistique et des idées toutes azimutes. Le tout mêlant un objet d’exploration à part entière, le paysage, à différentes visions aussi originales que pertinentes, dans le sens des représentations et de leur esthétique.
On franchit l’arche de l’école, territoire inconnu mais ouvert. Entre jardin ensoleillé et cloître ombragé, les pierres murales semblent réchauffées, l’ambiance est étrangement calme et conviviale à la fois. Novices, curieux, amateurs, connaisseurs, le coup d’œil est à vous. Du 27 septembre au 21 octobre, les Beaux-arts vous proposent une immersion au cœur d’une expo aussi vivante que surprenante.
Les supports et outils artistiques se déclinent au sein d’un périple atypique et accessible à travers une investigation qui mérite observation et réflexion. Ici le paysage est considéré comme une partie du monde que l’œil de l’artiste intercepte dans l’espace et dans le temps. Des paysages construits, peints, photographiés, assemblés, sont projetés sur des supports artistiques variés et travaillés. Entre la photographie, le montage et l’agencement de volumes, maquettes et sculptures, documentaires et estampes, c’est une diversité riche et vivante qui caractérise l’exposition Landscape et polysémie. Les dix artistes se sont fondés dans le paysage et deviennent les acteurs de constructions créatives. Et pourtant, dans le sens où chaque projet est à observer et à comprendre individuellement, les dix œuvres ne se complètent pas. Décryptage de cette variété par un regard mobile des créateurs, un regard curieux d’un spectateur qui interprète. Les œuvres se distinguent les unes des autres par le support et la manière de penser le paysage ; un sujet, un objet artistique qui rassemble des paysages créés. Des œuvres qui ne semblent pas exister pour répondre à un désir de continuité ou de complémentarité pour former un tout.
Les œuvres, à la croisée du naturel et de l’urbain, permettent une lecture artistique du paysage pour un panorama et donc une vision du monde à travers une fenêtre, une grotte, une lunette ; en somme une ouverture qui propose une création artistique entre visuel statique et animation de l’art, entre représentation de la banalité du quotidien à celle de l’univers… C’est aussi l’espace urbain qui est représenté et plus particulièrement les murs et structures d’habitat. Le regard se plonge dans une représentation d’une masse de béton que l’on assimile au quotidien, les pas se suivent et on est télescopé dans l’Espace sombre et brillant, l’univers imaginé et rêvé. Un virage à gauche et le mouvement urbain se fait sentir à travers une photo/documentaire en zone urbaine, instantané citadin en évolution. Pour comprendre le cheminement créatif qui a mené à bout ce projet, il faut d’abord voir que la réponse artistique ne se limite pas à l’art pictural. Ce n’est pas l’art du paysage en tant que tel qui est ici représenté. Le paysage apparaît comme un sujet traité sous diverses formes artistiques et gestes plastiques allant de la construction à la composition, de l’extraction à la métamorphose… des thèmes que l’on assimile rapidement au fur et à mesure que les yeux creusent la profondeur des paysages du cloître de l’Ecole…
L.B.