Yves Chaudouët, « Florence », 2011.
Peinture à l’huile sur panneau de bois, 40×40 cm.
Courtesy de l’artiste et Emanuel Von Baeyer, Londres.
© ADAGP 2015.
Du 13 mars au 17 mai 2015, La Criée présente sa nouvelle exposition « La Table Ronde » de Yves Chaudouët, artiste associé à sa saison 2014-2015 Battre la Campagne.
Le principe originel de la Table ronde était de pouvoir se réunir en évacuant le principe même de préséance, le « risque » d’une présidence. Yves Chaudouët part de cette utopie pour installer à La Criée une table ronde si grande – quarante mètres de circonférence – qu’elle ne peut entrer toute entière dans l’espace du centre d’art.
La partie centrale de La table ronde est installée à la Criée alors que les deux autres parties de la tables sont actuellement à Thorigné-Fouillard (Au bout du plongeoir) et à Hédé (Théâtre de Poche). Une table séparée en trois qui sera réunie au Bout du Plongeoir. « John Cage rêvait d’une société sans président, j’y crois mais il faut se mettre à table et discuter ». La table devient un objet dont l’image est suggestive et qui peut être facilement investie par les visiteurs. Lors du montage, des personnes se sont attablées et ont utilisé la table. Il y a toute une démarche d’appropriation de l’oeuvre, intéressante à observer.
Autour de la table, des portraits peints sur bois d’inconnus qui ont posé une fois ou plusieurs pour l’artiste, à chaque session, Yves Chaudouët reprenait là où il s’était arrêté et il lui arrivait de tout recommencer, en fonction par exemple des tenues des personnes. Parmi les portraits, une huitre qui d’après Yves Chaudouët est un portrait à part entière « C’est un portrait, c’est le portrait d’une huître. Quand je n’ai pas de portrait, je fais souvent des huîtres »… Pourquoi pas après tout. Deux films inédits sont également projetés : la quête d’un artiste-saumon – interprété par l’acteur Yann Boudaud – à la recherche d’une source perdue et un film en 3D (armez-vous de vos lunettes) égrenant des portraits filmés.
Yves Chaudouët est un artiste passionné de peinture, mais pas que…. Une envie de prendre de la distance et de s’inscrire dans cette tradition de la peinture avec des influences certaines à la peinture russe avec des références à Manet et à la peinture italienne. Après avoir peint de nombreuses peintures de paysages, intransportable hors de son atelier, Yves Chaudouët avait envie de s’attaquer aux portraits. « Finalement quand on regarde quelqu’un dans les yeux, on peut voir les images des paysages qu’il a traversé, l’ombre dans les pupilles me réconforte dans ma démarche de faire des portraits ».
Commissariat : Sophie Kaplan
Production : La Criée centre d’art contemporain