Si nous devions résumer la dernière soirée Bokal, trois mots sembleraient suffir : amour, chaleur et house music. Après un an d’absence, le crew rennais revient pour nous en mettre plein les oreilles. Et ce n’est pas pour nous déplaire. En guise de dégustation, un charmant Calcuta entre techno, dark, noise et house. Et pour célébrer la soirée, l’arrivée tant attendue du nouveau bébé Clek Clek Boom monsieur Aleqs Notal.
Un lieu : Le Mondo Bizarro, étonnant car en désaccord avec les attentes musicales de d’habitude, mais appréciable pour l’ambiance qui régnait ce soir là. Dans le cadre de cette soirée, la clique se paye en effet un de leurs coups de cœur de l’année (Aleqs Notal), et cela tombe très bien. En effet, histoire de rester dans le bain Clek Clek Boom – avec la programmation de French Fries deux semaines auparavant à l’Antipode – cette soirée semblait donc rester dans la lignée de la clôture du Jardin Numérique.
Retour sur une jolie veille de jour férié.
Nous nous sommes donc rendus au Mondo Bizarro pour l’occasion. Histoire de festoyer un peu, et bien évidemment d’apprécier une programmation certes courte – 22h-3h00 – mais de qualité.
Pour les amateurs de House, c’était le rendez-vous musical parfait. Capable de satisfaire nos oreilles entre classiques et découvertes, mais pas que. Pour débuter la soirée, Calcuta, jeune dj rennais et membre de Bokal, était là pour nous montrer sa palette d’influences. D’abord attiré par des sonorités UK et Bass, il développe d’années en années une identité sonore à la fois forte et sincère. Comme le précise le descriptif de l’évènement, sa curiosité insatiable le pousse aussi bien vers l’héritage des musiques électroniques que vers des productions plus futuristes. Il pratique ainsi sa passion de la musique avec risque et peut donc surprendre avec ses nombreuses influences. Aucune limite n’est fixée. Et là est l’intérêt de ce jeune artiste émergeant. Ainsi, il débute et endiable le dancefloor avant même que minuit ne sonne. Face à un prix ridicule (4euros l’entrée) et certainement du fait du succès des soirées Bokal, le monde arrive, et ne cesse d’arriver. L’ambiance est bonne. Les organisateurs semblent enchantés du résultat, et n’en demandaient pas autant. La boucle tourne, et ne cesse de tourner. Nos oreilles semblent ravies. Il nous offre là un set convaincant et très dansant. Et termine par une house rythmique chaude, bercée par de nombreux classiques 80’s, mélodieux et funky. Parfait pour laisser la main au nouveau prince Clek Clek Boom.
Ainsi dans les eaux de 00h30, Notal arrive.
Dj et producteur parisien de 28 ans, il est tombé profondément amoureux des « classics » de Detroit et de Chicago dans sa jeunesse. Basique devrait-on dire, mais justement ce n’est pas le terme pour qualifier le style Notal. Resident advisor décrit son style comme un mix entre hybride house raffinée, rythmes dynamiques et machines analogiques. Un style plutôt eighties, mélangeant diverses influences donc. Avec son label, et notamment French Fries, il s’amuse à créer une musique qu’il qualifie de « bizarre » et d’« old school » en utilisant des boites à rythmes anciennes et en s’orientant aussi bien vers des variantes de la ghetto house, du rap, de la Chicago house, et du baile funk. Côté rap, il a pratiqué dans le passé le scratch avec talent. Aussi grand amateur de soul et de jazz, il s’avère être un peu touche à tout. Discret dans sa communication, Notal se présente donc comme un artiste tant mystérieux qu’original.
Cette soirée était alors l’occasion de mieux connaître le nouvel arrivant Clek Clek Boom. Et c’est à peu près ça le style Notal. Aussi dansant rythmique que bizarre et avant-gardiste pourrait-on dire. Et c’est cela qui a surement touché le crew Bokal, cette ouverture d’esprit musicale cette hétérogénéité . Il impose en effet sa propre vision de la musique, une toute nouvelle musique, mais qui garde le grain made in Clek Clek Boom. La sortie de son premier EP « A.E.T. » (Ancient Egypt Theory) en janvier dernier en est l’illustration parfaite. La folie du dancefloor entre 00h et 3h était ainsi à son paroxysme. Notal chef d’orchestre de la soirée semblait ravi. Un petit Rain de Kerri Chandler, marquant la fin de son set. Classique mais magnifique. Car il ne plut pas ce soir là !