À l’occasion de la soirée Kas Product à l’Ubu ce soir, on a posé quelques questions aux membres du groupe rennais DEAD qui partagera l’affiche avec Bed Bunker. Exercice auquel ils se sont déjà prêté hier soir au Manège à Lorient dans le même cadre… Leur musique sombre, parfois stridente, est emprunte d’une certaine nostalgie du mythique label Factory Records, à l’heure ou la coldwave soufflait ses mélodies glaciales. Mais loin de n’être que du revival, DEAD nous révèle ses secrets sans mâcher ses mots, à prendre avec un brin d’ironie qui fait le charme des trois meneurs, les « trois B » comme ils ont pu être surnommés dans New Noise…
Ca fait déjà quelques temps que vous multipliez les scènes, les apparitions dans les magazines, vous venez de sortir un 45, vous êtes passé par les Trans… Alors c’est quoi la recette magique de DEAD ?
Question con. Sans rire, on ne se la pose pas, on ne veut pas se la poser. Avec Dead on n’a rien calculé au départ, pour nous il n’y avait pas de suite, c’est pour ça qu’on a appelé ça Dead, pour nous c’était mort. Maintenant c’est vrai que c’est tentant d’essayer d’analyser le pourquoi du comment, de comprendre la recette, mais ça c’est une question pour un intello de la musique ou un cadre en marketing. Nous, on continue exactement dans la même direction, en évitant surtout de ne pas se prendre le chou.
Ca fait longtemps que vous vous connaissez tout les trois ? Il me semble que vous aviez déjà un groupe ensemble avant DEAD… Comment ça se passe entre vous ?
Entre nous on est des vrais débiles. Tout change quand on monte sur une scène mais en temps normal c’est n’importe quoi, pas racontable tellement c’est idiot. On avait tous d’autres formations avant de se rencontrer. Dead, c’est un projet de côté, où on se lâche, où on fait exactement ce qu’on veut faire en se foutant du reste. Ça doit être pour ça qu’on est si cons entre nous.
La fameuse question, « comment se passe la composition des morceaux » ??? (parce qu’on aimerait bien savoir quand même…) Votre univers est très froid, des sons assez coldwave, on vous imagine déambuler dans les méandres de Manchester, comment est venu cette empreinte musicale ?
Il n’y a pas vraiment de travail de composition. On part sur des maquettes avec plein d’idées différentes, des trucs assez bordéliques, et après on simplifie tout, on enlève tout ce qui ne sert pas. C’est peut-être ça qui donne ce côté coldwave, mais pour nous l’objectif est surtout d’avoir des choses plus dansantes, dans le sens de Manchester oui, et du baggy beat, quelque chose de très fort et très dansant en même temps.
Vous pouvez nous parlez de vos références ?
Ça nous emmerde de parler de références. On doit autant à Robert Johnson qu’à Alan Vega. On prend dans le grand paquet de l’histoire du rock et on fait notre sauce avec, on n’a pas l’impression de suivre des gens ou des courants précis. Au contraire, on essaye de se dégager de tout ça, pour nous ça doit sonner Dead dès les premières notes, quelque chose à nous, même si c’est mauvais. C’est très égoïste, on n’a pas de quoi être fiers de ça, mais c’est comme ça qu’on fonctionne.
Il y a clairement une esthétique qui se dégage de votre musique, de vos clips, photos, comment travaillez-vous tout ça ?
On travaille avec Benoist Lhuillery de Teaser prod pour les vidéos. Il fait un boulot incroyable. Il y a Remi Bonneau aussi qui fait un fantastique travail des lumières sur les concerts et tous les autres, photographes, graphistes… qui nous aident et qu’il faudrait citer. Ils nous proposent des choses, on leur donne carte blanche. On n’a pas de règles, pas de charte graphique.
Quel souvenir gardez vous de votre live au Transmusicales ?
Les Transmusicales c’était gros, il y avait beaucoup de monde devant. Pour nous, pour notre musique, c’est difficile. En concert, on essaie toujours d’éviter le côté programmé de la musique au profit du jeu live. Avec les machines, c’est une prise de risque maximum. C’est très dangereux mais très excitant. Et devant tout ce monde ça en devient très vite angoissant… Les concerts qu’on a fait depuis ont été encore plus forts, plus libérés comme si les Trans nous avaient enlevé un poids énorme.
La scène qui vous fait rêver, ce serait laquelle ? Ou/et avec qui ? (groupes récents ou non)
Une bonne RDR ça ferait plaisir ! Partager une scène avec A Place to bury Strangers ou MBV aussi. Ça, ça serait vraiment cool !
Vous bossez sur un EP, vous en êtes où ?
En effet, on bosse sur un deuxième EP. On est actuellement en train de finaliser l’enregistrement. On prend notre temps…On pense qu’il sera prêt dans les prochains mois.
Vous travaillez avec un label ou tout est en autoproduction ?
On bosse avec KdB, un label de Rennes, pour l’édition en vinyle, et Electric Record Compagny de Glasgow pour la diffusion en UK. On a aussi travaillé avec Le Turc mécanique à Paris avec une sortie cassette. À chaque fois c’est pour de l’édition ou de la diffusion. Pour ce qui est de la production en amont on reste totalement indépendant, ça ne se passe qu’entre nous trois et on aime ça.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ? Vous avez de nouveaux projets en cours ?
Berne bosse sur le prochain clip, on finalise le deuxième Ep, on a quelques dates qui vont tomber, peut être une tournée aussi… il y a quelques nouveaux trucs qui vont sortir bientôt en tout cas.
Merci à Dead pour leurs réponses, le live c’est ce soir à l’Ubu pour la soirée Kas Product avec Bed Bunker !
Tout est dit dans le Flyer pour la soirée de l’Ubu …
« Dead revisite le son cold wave des années 90 de Ian Curtis et Joy division »
Aie !