Au mois de juin, au moment de prendre mes abonnements « carte blanche » au TNB, j’étais loin de penser que je serais capable de me déplacer trois soirs de suite à Rennes pour assister aux représentations de Henri VI de Shakespeare. Au dernier moment, j’ai heureusement choisi d’aller à Rennes le premier soir. Le résultat ? Quatre heures de bonheur théâtral et l’envie de retourner le lendemain et le surlendemain pour voir la suite.
Les raisons de mon enthousiasme ? Shakespeare bien sûr, car son génie sait alterner les longues scènes et monologues sur le pouvoir, les rivalités politiques, les grandeurs et les turpitudes des nobles anglais aux XVe siècle, avec les révoltes, les batailles, l’incendie de Londres, les massacres. Mais l’auteur est magnifiquement servi par Thomas Jolly, le jeune metteur en scène pleins d’inventions, d’enthousiasmes, de profondeurs et par une « troupe » (le mot n’est pas choisi au hasard) de comédiens exceptionnels. L’idée des intermèdes plein d’humour – dont l’interprète a déclenché les tonnerres d’applaudissements qui traduisaient à la fois le besoin de détente et d’admiration – est absolument géniale et rend le public complice de ce qui se passe sur scène.
J’ai presque envié, le surlendemain, les 900 spectateurs qui ont assisté toute la journée à l’intégrale pendant treize heures entracte compris bien sûr !