On vous l’avait recommandé dans notre agenda, le festival Urbaines bat son plein dans la ville à travers des expositions canons, des représentations artistiques talentueuses et notamment une ouverture du mois de Mars avec les concerts de Pone, Leska et Superpoze.
C’est ce dernier qui attise notre curiosité. Omniprésent dans notre bande originale de la création du deuxième « City Guide de Rennes à coup de coeur », les mélodies sereines et envoûtantes de Superpoze nous inspirent. Aujourd’hui, il fait partie des valeurs sûres de la scène électro française. C’est donc non sans émotions que nous rencontrons Gabriel quelques heures avant son live.
Les Trans Musicales 2015, ce live c’est notre révélation. L’union que vous avez formé avec Code et Dream Koala est sublime. Comment as-tu vécu cette expérience de jouer tes musiques en groupe ?
Dream Koala et moi on se connait depuis longtemps, on est un peu des âmes soeurs musicales. On adore faire de la musique ensemble et à ce moment là on rêvait de se produire tout les deux en même temps mais on ne savait pas comment. Il s’est trouvé que Code commençait à démarcher des artistes pour arranger et ils nous ont contacté indépendamment. En discutant on s’est rendu compte de ça, et on s’est dit que c’était incroyable. Ce qu’il s’est passé, c’est que nous (Dream Koala et moi) on a d’abord donné nos morceaux à Code, puis on a modifié ensemble et petit à petit on a monté le live.
J’adore construire des concerts, essayer de modifier des morceaux pour le live, de les transposer… Créer une histoire linéaire, très homogène. Du coup ça a été assez facile dans le processus. Après le truc, c’est qu’on avait très peu de temps. Un ami à moi à d’ailleurs réaliser un film sur cette préparation, ça s’appelle Tempo !
C’était du travail… Mais pas forcé, ça n’a pas été fait dans la douleur. Dream Koala et moi on est vraiment passionnés de musique classique, orchestrale, de films etc. Donc c’est un plaisir pour nous de travailler avec des ensembles.
Si c’était à refaire ?
Je le referais direct !
Aujourd’hui tu reviens à Rennes, heureux de jouer aux cotés de tes copains Pone et Leska ?
Ouai, carrément. Je suis très content ! Pone je lui ai réalisé son album et Leska on s’est croisé plusieurs fois sur la route ! Et ouai c’est super, Rennes c’est une ville importante de la musique donc c’est top de jouer ici.
Oui on avait hâte de cette date chez nous !
C’est vrai que j’ai pas fait beaucoup de dates en Bretagne. C’est bizarre, je ne sais pas pourquoi. Les bretons m’aiment pas trop… Nan j’rigole ! Mais oui, je joue vraiment partout et pas beaucoup en Bretagne.
A voir donc, si ça évolue !
Rendons cette soirée exceptionnelle alors !
Tu dis que tu as réalisé l’album de Pone. Tu es donc ton propre producteur, avec ton propre label. Pourquoi ce choix ?
Il y a plusieurs raisons. La raison initiale, c’est que j’ai créé mon label quand j’avais 18/19 ans, et c’était juste une question de facilité pour produire ma musique. Puis lorsque j’ai commencé à vraiment rentrer dans le milieu de la musique, j’ai compris que c’était complètement obsolète d’essayer de travailler avec des gens qui ne comprennent pas où tu veux aller. Mais c’est pas pour autant que je suis dans une rivalité avec le mainstream ou autre. Je pense juste qu’on peut avoir du succès avec différents formats et celui de ma musique était plus adapté à une auto production.
Après je suis distribué par Sony qui est une major. Mais il n’y a pas d’ingérence artistique.
Ton nouvel album aborde la fin du monde ou du moins les catastrophes naturelles ?
Oui, mais c’est juste esthétique.
En fait, suite à mon premier album (Opening) les gens m’ont donné leur ressenti. Pour certains il y avait de la tristesse, de la peine et pour d’autres quelque chose de très solaire etc. Chacun s’était fait son petit récit. Pour ce nouvel album, je me suis fait mon récit à mon tour en tant que spectateur.
L’album ne raconte pas vraiment une catastrophe, c’est juste que ça m’a rappelé les films que je regardais au moment où je faisais l’album. Ça reste un album, j’ai pas essayé de faire un film. L’important c’est la musique en elle-même.
On aime beaucoup « Azur » , est-ce que t’aurais une anecdote sur cette musique ?
C’est marrant que ça soit celle-ci ! C’est un morceaux qui a un processus de création très différent de tous les autres. Il est très mathématique alors qu’il paraît très fluide, très naturel. Il est fait de micro découpages et collages.
Tous les morceaux ont été fait dans une maison dans le Sud, et celui-ci à Paris dans mon appartement. Il a ce truc un peu plus rapide de la ville, et un peu plus « house ». C’est vrai que c’est un morceaux à part, vous ressentez bien le truc.
D’ailleurs, j’étais même pas sûr de le mettre sur l’album. J’avais décidé de le sortir avant (au cas où), puis au final je suis revenu sur mes envies et j’ai fini par le mettre.
Pour finir, on en revient à Rennes. Connais-tu un peu la ville ?
Je connais par les Trans Musicales, je suis venu jouer moi tout seul puis avec un groupe que j’ai eu qui s’appelle Kuage. Mais je ne connais pas bien la ville.
J’ai mangé dans une crêperie en face de la gare tout à l’heure, mais c’est peut-être pas la meilleure adresse ?
On n’a pas testé celle-ci, mais on peut te recommander la crêperie St Georges pour la prochaine fois !
Alors, tu es plutôt crêpe au caramel et beurre salé ou galette saucisse ?
Moi j’ai un truc, c’est que j’ai pas du tout fait le deuil du sucré. C’est quelque chose de très juvénile, mais je peux pas m’en passer. Je mange tout le temps des pâtisseries, un éclair au café par ci par là. Mais en même temps, j’aime trop les galettes saucisses ! Je peux pas choisir, je mange les deux. Je suis un gros mangeur !
Plutôt cidre ou chouchen ?
Cidre !
Est-ce que tu aurais un petit mot pour le public rennais ?
Invitez moi plus dans votre région !
De notre côté on l’invite à nouveau quand il veut ! Notre coup de coeur s’est confirmé avec le live qu’il nous a offert. La performance est millimétrée, soignée et préparée avec passion. Aussi jouïssif musicalement que visuellement.
Merci Gabriel (& ses ingénieurs son et lumière)
Photos : Noé C.