Nostalgique des belles découvertes faites aux Bars en Trans ? Réjouissez-vous, jeudi soir au 1988 Live Club, on se replonge dans l’ « inditronica » captivante du quatuor belge Pâle Grey. Si le terme imaginé par les quatre belges a du mal à résonner dans vos oreilles, pas de panique… Laissez-vous guider par leur pop emprunte d’abstract hip hop et d’électronique jeudi soir. C’est toujours un peu barbare ?
CADEAU : Comme on a eu l’occas’ de boire quelques bières avec eux en novembre dernier, on s’est dit qu’on allait rebalancer l’interview qu’on a faite dans l’espoir secret de se faire payer des bières, belges, cette fois… Et puis pour ceux qui sont passés à côté, c’est pas mal non plus. D’autant plus que depuis les Bars en Trans, l’album Best Friend est enfin sorti en France depuis le 17 février !
Interview @ Bars en Trans
Pour commencer, pouvez-vous vous présentez, vous et votre groupe ?
Maxime On représente le groupe Pale Grey, on est belge, originaire de la région de Lièges. A l’origine, on était un duo, Gilles et moi quand on a commencé à composer. On vient d’une petite ville à la base un peu reculée par rapport à Lièges, une ville où il n’y a pas beaucoup d’amateurs de musique et donc quand on s’est rencontré on devait avoir 13/14 ans, on était vraiment ravi de découvrir que dans notre petite ville il y avait moyen de rencontrer quelqu’un qui écoute plein de disques, qui adore découvrir des musiques. On avait la même passion, on a commencé à s’échanger des disques et on a commencé très vite à faire de la musique. On a débuté tous les deux dans des premiers groupes, le projet Pale Grey est né il y a quatre ou cinq ans.
Vous avez donc démarré ce projet à deux..
Gilles Oui voilà c’est ça, on était avec guitare basse et un ordinateur, il n’y avait pas de chant à l’époque, on voulait vraiment se rapprocher d’un style un peu, moitié hip-hop moitié post-rock. Même si c’est pas forcément des styles qui se rapprochent.
Maxime Puis c’est en évoluant qu’on a rajouté des choses quoi, la voix est venue plus tard et au bout d’un moment l’ordinateur n’a plus suffi, c’est comme ça qu’on a rencontré les autres aussi, Yann qui est venu au clavier, on s’est vraiment entouré de beaucoup de clavier analogique pour avoir des sons plus chauds etc., et puis Ben qui est venu à la batterie pour vraiment rajouter de l’énergie live. Ce qu’on avait beaucoup de mal à avoir juste avec un ordinateur. On a travaillé sur toute l’année 2012 et une partie de l’année 2013 à enregistrer notre premier album, Best Friends, qui est sorti il y a quelques mois en Belgique et qui va sortir en France le 17 février.
Pour revenir sur votre style musical, vos influences, vous m’avez parlé d’un mélange de hip-hop et post-rock à vos débuts, comment vous qualifieriez-vous aujourd’hui ?
Gilles Nous on appelle ça de l’inditronica
Maxime C’est un peu un mot barbare mais ouais, c’est vraiment ça. Une sorte d’indie rock, indie pop on va dire mélangée avec un peu de post rock, un peu d’électronique, on est beaucoup influencé par l’électronique, l’abstract-pop.
Donc des premiers pas plus hip-hop, même rock et c’est en rencontrant les autres membres que vous avez évolué ou ce « virage » s’est fait avant ?
Maxime Mais attention, hip hop c’est vraiment abstrait, on a jamais eu de MC, on a jamais su rapper mais on a toujours été fans de label comme Anticon et des choses comme ça qui sont vraiment des labels où il y a plein d’artistes qui nous influencent beaucoup. Why par exemple, 13 & god, Themselves… Y a Son Lux, enfin il a changé de label mais il vient de sortir un dernier album qui est vraiment une tuerie.
Et en ce moment, qu’est ce qu’on peut trouver dans votre mp3, ou vos vinyles ?
Gilles On écoute beaucoup de Alt j , foals pour les plus connus, Metronomy.
Maxime Moi j’écoute encore pas mal de post-rock.
Gilles Ouais des groupes comme Explosion In the Sky, Mogwai.
Comment s’est passé la rencontre avec le reste du groupe ?
Maxime En fait on les connaissait déjà plus ou moins. On cherchait un claviériste et Yann, qui est un peu plus jeune que moi, je l’ai rencontré lorsque j’étais son chef au Patro, c’est un mouvement de jeunesse en Belgique un peu comme les scouts, donc je le connais depuis des années.
Ça fait à peu près 4 ans que vous tournez tous ensemble ? Comment se passe les concerts, la tournée ?
Gilles Oui voilà c’est ça, 4 ans, jusqu’ici c’est génial parce que ce sont les premières grosses scènes que l’on fait.
Maxime On est toujours sur la marche de la découverte, et considérés comme tel partout. C’est une chance parce que le public est frais en face de nous, ne nous connaît pas et n’a pas d’a priori, surtout quand on va à l’étranger.
Gilles En fait on avait sorti un premier EP en 2011 en Belgique et avec ça on avait quand même pas mal tourné.
Maxime Mais on était pas passé en radio donc on avait eu une couverture médiatique, mais pas énorme en Belgique. On a beaucoup joué mais notre musique est restée dans des cercles assez fermés, d’amateurs de musique vraiment purs et durs. Avec cet album, les médias l’on bien mis en valeur, on a eu une grosse couverture, notre single est beaucoup passé en Belgique sur de nombreuses radios. Les choses se sont très fortement accélérées pour nous, il y a eu un chouette enthousiasme des programmateurs ce qui fait qu’on a beaucoup joué en Belgique et puis il va sortir chez vous, ainsi que dans tous les pays limitrophes, Angleterre, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, Italie…
Vous arrivez à composer même en tournée ?
Gilles C’est un truc qu’on fait en permanence. On a toujours eu notre façon de composer, qui était à chaque fois de notre côté. On amène une idée, on bidouille pas mal sur nos ordis à la base ou avec nos instruments respectifs chez nous. On les conserve, on les retourne, on les envoie par mail aux autres, ils y retravaillent et puis au moment où l’on se sent prêt de vraiment commencer à fixer tout ça on se remet au travail. Là on a pas encore commencer cette phase, mais les morceaux, qu’on le veuille ou non, sont présents.
Maxime Oui on a un emploi du temps assez chargé, on a pas eu l’opportunité de retravailler à fond, on a été beaucoup sollicités et comme lors de sessions acoustiques on aime refondre les morceaux, essayer de leur donner une nouvelle vie en les réadaptant complètement, ça prend quand même pas mal de temps. C’est comme recomposer un morceau, on garde juste la ligne d’accords, si l’instrument est une guitare, on essaie de prendre un autre instrument et de voir comment ça sonne avec un clavier par exemple, ou n’importe quoi.
Gilles De toute façon la manière dont on compose elle impose ça parce qu’on ne se donne pas spécialement de limites en termes de choix d’instruments et de choses pour figer un morceau et l’enregistrer. C’est seulement une fois enregistrer qu’on se pose la question « comment Est-ce qu’on va le présenter en live ? », et alors là on réapprend le morceau presque de zéro, presque comme si on faisait une reprise. C’est un exercice qu’on adore faire.
Le fait d’accueillir des nouveaux membres au sein du groupe s’est-elle faite naturellement, « au gré des rencontres », ou pour répondre à un besoin ?
Maxime On voulait s’entourer parce qu’on avait des envies live.
Gilles On sentait bien qu’il fallait une énergie pour plus de concret, plus d’humanité et se sentir plus entourés.
Maxime Oui, on se sentait un peu seul dans le live juste à deux, avec l’ordi, il n’y a rien à faire ça restait assez contenu. Alors que maintenant en live c’est beaucoup plus énergique, à deux c’est plus compliqué de le faire, surtout notre style de musique. Le fait d’avoir une batterie, en plus notre de batteur Ben il donne de sa personne quand il joue ! Les claviers avec Yann qui est passionné de ça, il adore chipoter avec des sons, enfin tout se met très bien ensemble. Ils ont vraiment pris une part à part-entière dans la composition, et dans tout quoi.
Gilles On s’amuse mieux à 4, on aime bien pouvoir travailler de façon très équivalente, on essaie de tous pouvoir avoir toujours notre mot à dire, de tous s’investir dans chaque aspect du groupe. On favorise vraiment ça, on est très demandeur de confronter nos idées, se renvoyer la balle, tout ouvrir en permanence et se faire violence pour que tout le monde soit content et satisfait.
Vous avez sorti combien d’EP, depuis le premier où vous n’étiez encore que tous les deux ?
Gilles On a donc sorti un premier EP tous les deux en 2011, enregistré à la maison, tous seul. Une fois que l’EP était fini, c’est là que les nouveaux membres nous ont rejoint.
Maxime On a défendu cet EP sur scène à 4, sur Best Friends, le nouvel album, le processus a changé puisqu’on l’a composé tous les 4.
Pour revenir aux Trans, vous en aviez déjà entendu parler ?
Maxime Moi j’étais déjà venu avec un autre groupe, que j’ai toujours. Parce qu’en fait on est tous des passionnés de musique et on a besoin de pouvoir s’épanouir dans des styles différents. Je compare toujours ça à un sportif qui aime autant jouer au football qu’au tennis ou autre… Et donc voilà, je suis dans un autre groupe qui s’appelle Dan San et qui est venu jouer ici en 2009.
Gilles Moi je n’étais jamais venu aussi loin pour voir un concert.
Vous restez les 3 jours ?
Gilles Moi et le reste du groupe on rentre demain.
Maxime Moi pas, je reste encore demain mais en tout cas ce soir on a envie de faire la fête. J’ai un très très bon souvenir d’il y a 4 ans, où on a vraiment fait la fête comme des fous et on compte bien en profiter.
Gilles Faut pas se cacher, on fait aussi ça pour ça ! On adore aller rencontrer des gens que l’on ne verra plus jamais de notre vie…
Maxime On reste des grands fêtards, chez nous on est grillés, il faut aller ailleurs !
Pâle Grey c’est demain soir au 1988 Live Club avec les néozélandais de Popstrangers, dans le cadre des sessions Route du Rock !
C’est moins cher qu’un paquet de clopes, ou qu’un Macdo pour les non fumeurs… A bon entendeur !
A partir de 20h, 6€, au 1988 Live Club 27 place du Colombier.