Le festival Bouillants revient pour sa sixième édition. Arts numériques, multimédia et citoyenneté sont le cœur de cet événement qui se déroulera du 6 avril au 1er juin. Durant deux mois, Bouillants invite le public à s’interroger sur le thème du jeu, à travers une programmation d’œuvres participatives. Fini le statut de simple spectateur ou visiteur, le festival Bouillants nous propose de s’approprier les œuvres et de se prendre au jeu.
Co-organisé par la société SAGA et l’association Le Milieu, le festival Bouillants nous interroge chaque année sur nos usages des nouvelles technologies et des outils numériques, et ce, quel que soit notre âge. Cette année, l’angle d’approche du festival se situe autour du jeu. Une thématique qui « touche une jeune génération, les façonneurs du monde de demain » comme l’introduit Gaëtan Allin, directeur artistique du festival et gérant de SAGA. La jeune génération, mais pas que. En effet, la fréquentation du festival ne cesse d’augmenter avec un public âgé de « 7 à 77 ans » plaisante Juliana Allin, présidente de l’association Le Milieu.
Bouillants ne laisse rien au hasard. L’événement est finement construit et est en adéquation permanente avec ce qu’il défend. Des lieux d’exposition, à la programmation à échelle internationale, en passant par les partenariats, Bouillants fait de l’interaction, du collaboratif et de la critique de notre société les maîtres-mots de son événement. De plus, par son caractère nomade, le festival s’accorde avec la spécificité « sans frontière » du numérique. Bien que le lieu principal d’exposition soit l’ancienne laiterie de Vern-sur-Seiche, Bouillants se délocalisera dans d’autres endroits, notamment des espaces publics.
Concernant la programmation, celle-ci met à l’honneur des artistes profondément « inscrits dans le monde du numérique » et qui ont l’avantage « de ne pas être tous gentils » souligne Gaëtan Allin. Des artistes soucieux d’apporter une critique de la société par le biais de leurs créations. Le but sera de bousculer, éveiller, secouer à travers l’univers du jeu.
A propos des œuvres, Bouillants accueille cette année David Dufresne, journaliste et vidéaste, auteur du webdocumentaire « Prison Valley ». Coup de cœur du festival, David Dufresne présentera son jeu documentaire « Fort McMoney ». Une création « révolutionnaire » pour les organisateurs de Bouillants. Le joueur y explore la ville de Fort McMurray au Canada, métamorphosée par l’exploitation des sables bitumeux et dont la croissance démographique ne cesse de se développer. Un jeu citoyen, où l’internaute participe au débat concernant l’avenir de la ville tout en procédant à une investigation de celle-ci.
Le jeu « PainStation » méritera également une partie. Le collectif allemand ///FUR/// teste les limites de l’engagement du joueur. Celui-ci joue au jeu Pong … mais au moindre faux pas, le joueur se verra infliger des châtiments corporels douloureux. Jusqu’où est-on prêt à accepter la maltraitance pour gagner ? A vous de tester, vous serez surpris.
Enfin, le français Antonin Fourneau propose d’interroger notre culture du jeu vidéo, à travers une installation où la manette de jeu opère seule. C’est au joueur de deviner de quel jeu il s’agit, en s’appuyant sur les mouvements qu’effectue la manette.
A noter aussi que le festival travaille en collaboration avec l’école d’arts appliqués Lisaa, mais également avec l’association Mille au Carré. Spécialisée dans la création multimédia, celle-ci nous proposera de revisiter le jeu Final Fantasy 7.
L’intelligence de cette sélection artistique réside donc dans cette faculté à faire du public un véritable acteur de l’œuvre, à laquelle il donne tout son sens. Une manière de s’interroger sur le je(u), sur notre place dans celui-ci, seul ou avec les autres. Mais surtout d’aiguiser notre sens critique. Il pourra révéler bien des choses concernant nos comportements et notre place dans la société. Soyez de la partie !
Festival Bouillants #06, du 6 avril au 1er juin 2014
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