Mercredi dernier, les parisiens de Coming Soon ont investi la scène du Bar’Hic grâce au label « Les Disques Anonymes » qui multiplie les concerts et jolies découvertes depuis quelques mois. L’occasion pour nous de poser quelques questions au groupe sur leur nouvel EP Disappear Here. Entre rythmes entraînants aux allures électroniques et mélodies plus aériennes qui ne sont pas sans rappeler Arcade Fire, Coming Soon surfe sur la nouvelle vague pop qui déferle sur nos ondes. Des influences allant des synthétiseurs eighties au R&B US, Coming Soon est à l’image de cette nouvelle génération pop, une génération qui multiplie les « couleurs » musicales, à l’image de la pochette : plus pop tu meurs !
Comment vous présenteriez-vous à quelqu’un qui ne connaît pas du tout votre univers ?
Nous sommes un groupe pop indépendant. Nous avons sorti deux albums et la bande originale d’une pièce de théâtre. Nous venons de sortir un EP – Disappear Here – enregistré pendant la même session que notre nouvel album, qui sortira l’année prochaine.
J’ai vu sur votre page facebook que le groupe existe depuis 2005, avez-vous gardé la même composition durant toutes ces années ? Comment s’est passé l’évolution du groupe ?
Pour l’essentiel, la composition du groupe est restée la même : on a enregistré notre premier EP tous les cinq, et on vient d’enregistrer un nouvel album ensemble. Entre temps, deux membres sont arrivés puis repartis.
Vous livrez une pop tendant tantôt vers de la folk, tantôt vers de l’électro, d’où viennent ces multiples influences ? Comment se passe la composition entre vous ?
On compose de manière collective, ce qui explique la multiplicité des influences – tout le monde amène sa propre couleur, et l’idée de « pop » nous sert de fil conducteur. Pendant longtemps, on a habité des villes différentes et on se voyait surtout pour les tournées, ce qui a beaucoup influencé notre manière de composer aux débuts du groupe : Coming Soon a commencé comme la réunion de plusieurs individus bien distincts, et chacun apportait ses chansons que le groupe arrangeait sans trop les questionner – ce qui explique en partie l’orientation singer/songwriter de nos deux premiers albums. Dans les trois dernières années, on a complètement déconstruit ce processus, on compose absolument tout ensemble, autour de longs jams hypnotiques, dont on ne garde souvent au final que quelques mesures, et ce sont ces séquences qui, mises bout à bout, finissent par former nos chansons. Coming Soon ressemble désormais beaucoup plus à un tout organique.
Vous avez repris l’ultra connu « Diamond » de Rihana et réussi à en faire un morceau totalement imprégné de votre touche electro pop, assez intimiste ici, pourquoi ce choix de morceaux ?
C’est tout simplement un morceau qu’on adore ! Howard écoute beaucoup de r’n’b; c’est un genre qu’on a découvert avec enthousiasme, et qui a largement influencé la composition de nos nouveaux morceaux. En terme de production, le hip-hop et le r’n’b contemporain sont des genres ultra-aventureux, alors qu’habituellement, le mainstream a plutôt tendance à se montrer conservateur. On peut en penser ce qu’on veut, mais le dernier Kayne West est tellement radical qu’il est difficile de l’ignorer. Quand « Bow Down / I Been On » de Beyoncé est sorti l’année dernière, ça a été une vraie révélation. Je ne me lasse pas de ce morceau. Pour moi, il y a là une vraie idée de ce qu’est la modernité en musique. Et ça n’est pas sans lien avec ce que font des groupes indés qu’on adore, comme par exemple Gang Gang Dance. Le nouvel album de M.I.A. est impressionnant lui aussi, il tourne beaucoup dans le van.
Reprendre des tubes pop/R&B US pour en faire des morceaux plus intimes, plus doux, est quelque chose qui se fait beaucoup ces derniers temps… N’est-ce pas quelque part une « solution de facilité » ?
Je crois qu’il n’y avait aucun calcul dans le fait de reprendre Rihanna, aucune ironie non plus. On l’a fait au dernier moment, parce qu’il nous restait un peu de temps en studio et que c’est une chanson qu’on jouait en live. Scott, notre producteur, nous a encouragés et guidés. Au final, on est très content de notre version, et c’est pour ça qu’on s’en est servi pour annoncer notre retour et la sortie de Disappear Here. Mais pour nous, ça reste une reprise parmi d’autres : on a toujours aimé reprendre des chansons en groupe, et on continuera à le faire.
Pensez-vous faire d’autres reprises de ce genre ?
On reprend quelquefois en live « Losing My Way » de Justin Timberlake.
Votre producteur n’est autre que Scott Colburn, le producteur d’Arcade Fire, Animal Collective… Comment vous a-t-il découvert ?
En réalité, c’est nous qui l’avons contacté. On était fan de son travail depuis très longtemps, et on lui a écrit au moment où l’on cherchait quelqu’un pour produire l’album. On avait plusieurs autres idées, mais on a été convaincu par son enthousiasme et ses idées dès le premier échange de mails. C’est quelqu’un de très accessible et de très inspirant à la fois. Ca a été une rencontre déterminante, à un moment où l’on se posait un tas de question sur notre son, et Scott était l’interlocuteur idéal. Il s’est montré aussi rassurant qu’exigeant, et nous lui devons beaucoup.
On vous a vu récemment témoigner dans le numéro des Inrocks consacré à Etienne Daho, quels sont les liens que vous entretenez avec lui ? Musical ou amical…
On adore Etienne Daho, autant l’homme que l’artiste. Il nous a beaucoup soutenu, on a même enregistré avec lui une reprise de l’une de nos premières chansons. Pop Satori est un des classic albums du van.
Et sinon, la tournée, ça se passe bien ?
C’est génial. Ca faisait très longtemps qu’on n’avait pas tourné en France – on a travaillé sur notre nouvel album pendant presque trois ans. C’est un plaisir de jouer nos nouveaux morceaux devant des gens, et les réactions sont ultra-positives.
A Rennes c’est bientôt les Transmusicales, festival mythique, vous avez eu le temps de jeter un oeil sur la prog ? Si oui, quels seraient vos « coup de coeur » ?
Le Vasco ! C’est un super groupe de live, avec une identité musicale très originale.
Après la sortie de DISAPPEAR HERE, et après la tournée, avez-vous déjà de nouveaux projets qui vous taraudent l’esprit ?
On attend avec impatience la sortie de notre album, en avril prochain, et la tournée qui l’accompagnera. On a plein d’autres projets en cours, ensemble ou chacun de notre côté. Ça va être top.
Merci aux Coming Soon d’avoir répondu à nos questions, si vous les avez loupé mercredi derniers dépêchez vous de visiter leur bandcamp et de vous procurer l’EP Disappear Here (ou de le commander au Père Noël).