Bars en Trans : Rencontre avec Orval Carlos Sibelius

1185002_729594137054262_1574249887_nVendredi soir aux Bars en Trans, on s’est laissés entraîner vers une virée mystique dans l’imaginaire déluré d’Orval Carlos Sibelius ! Super Forma, c’est le dernier  disque de ce parisien à l’esprit fantasque. Pas sûr qu’il vive sur la même planète que le commun des mortels, et tant mieux, c’est ce qui donne toute l’intensité, le magnétisme à sa pop psychédélique qui n’est pas sans rappeler celle des années 60, 70. C’est à travers cette vision bien particulière de la musique qu’Orval s’est confié à Benjamin (rédacteur chez The Grateful Zine), venu nous filer un coup de main. Merci à lui !

Orval Carlos Sibelius on peut dire que vous faites de la pop psyché. Mais personnellement, comment définiriez-vous votre style ?

Je crois que pop psyché c’est pas mal ! Ce sont des chansons pop assez classiques (couplets refrain) c’est psychédélique même si ça fait référence à la drogue. Moi je n’en prends pas mais j’imagine que si tu en prends tu pourrais voyager. Mais tu n’as pas besoin d’en prendre pour écouter de la musique, moi j’en ai pas besoin pour la faire. On va dire pop psychédélique, mais clean, sans bad trip le lendemain !

Avez-vous des références en matières de groupes pour vos influences ?

Si tu voyais ma discothèque… Ce sont des milliards de disques donc moi je me nourris de tout ça ! Après honnêtement quand je réécoute ma musique je vois d’où viennent nos influences évidemment ! Je me dis que le mec qui a fait ça,  a du beaucoup écouter les vieux Pink Floyd, les Pretty Things… Mais je ne veux pas rester bloqué dans un truc sixties ! L’album est né de l’envie de faire des chansons pop comme j’aime bien et aussi d’aller dans des endroits que j’aimais bien qui étaient les musiques maliennes, indiennes et tout un tas de musiques qui m’ont intriguées parce qu’elles étaient complètement différentes des musiques occidentales . J’ai essayé de m’y intéresser, j’ai essayé de reproduire certains trucs, ça a raté du coup je me suis mis à faire des chansons pop et cela a donné ce disque ! Donc il y’a d’autres influences hors de la pop anglo-saxonne !

Vous êtes passés à la route du rock cet été, c’était comment ?

Parfaitement ! Non non, c’était un peu difficile parce qu’on avait des problèmes techniques et du coup quand ça a commencé on n’était pas du tout à l’aise et c’était le deuxième concert sous cette formation . Mais un bon souvenir, face à la plage, je crois qu’il y avait pas mal de jolies filles bretonnes en maillots de bain et probablement des beaux mecs aussi ! Et puis des enfants.. C’était sympa en tout cas !

Vous êtes actuellement en tournée, quel est votre meilleur souvenir pour l’instant ?

Alors, j’espère que ce sera ce soir, c’est un souvenir par anticipation ! C’est comme un flash forward. En cinéma il y a des flashback où tu revois une scène antérieure, là je vois déjà la scène du futur qu’il va y avoir ce soir. C’est un concert hyper chaotique, peut être un peu brouillon, mais il y aura beaucoup de magie, des moments d’improvisation, des moments de doutes et des moments où on est au-dessus du volcan, des moments où on plongera dans la lave et on en ressortira triomphant ! J’espère que ça correspondra à ce que je viens de dire sinon ce serait un peu prétentieux !

Vous connaissiez les Bars en Trans avant de venir ?

Non ! C’est la première fois que je viens au festival. On est de Paris, j’ai rarement eu l’occasion de venir à Rennes… Si peut être avec mon ancien groupe , »Centenaire », on avait dû jouer à Rennes, mais pas dans le centre-ville et je n’ai pas trop de souvenir de l’endroit… Donc là je suis content d’être là pour voir un peu ce que c’est Rennes ! Parce qu’on en entend parler, c’est mythique, c’est connu, la rue de la soif, les Bars en Trans, les Transmusicales et jusqu’à présent ça tient ses promesses !

Vous parlez d’autres projets, c’est toujours d’actualité où vous vous concentrez sur Orval Carlos Silbelius?

Oui, c’est ça en ce moment, parce que c’est ce qui marche en ce moment (Orval Carlos Sibelius) entre guillemets, mais sinon on a un autre groupe ! Dans le groupe Orval Carlos Sibelius qui m’accompagne sur scène il y’a un tromboniste qui s’apelle Dick Turner et qui a un groupe qui s’appelle « Traditional Monsters » dans lequel il y a deux membres : moi qui joue de la guitare et notre bassiste. On l’accompagne et donc là on a sortie un 45 tours sur mon label, Clapping Music. Et donc ce sont les chansons de Dick Turner dans un style qui n’a rien à voir avec la pop psychédélique et je t’invite à écouter le morceau « Sawing Wood » on a une vidéo !

D’accord j’écouterai ça ! Mais Clapping Music c’est votre label, pouvez-vous nous en parler un peu ?

Bah tu sais, les labels en ce moment en France c’est un mec qui travaille à côté et qui met tout son argent dans un label qui essaye de survivre ! Donc c’est presque un acte de courage, comme un acte religieux peut être, d’aller se faire le martyre de la cause indé … Bon j’en rajoute un peu hein ! Donc Julien je te salue, ça fait plus de 10 ans qu’il a fait ce label. Il a sorti plein de groupes qui sont cool, là en ce moment dans les dernières sorties il y a Wilfried*, Egyptology, Yeti Lane, Clara Clara… Enfin il y’a plein plein de gens, c’est souvent des amies d’ailleurs, c’est un petit peu une famille ! Il est toujours là au bout de 10 ans avec son label !

Vu que vous êtes en solo dans Orval Carlos Sibelius, comment ce passe la composition d’un de vos morceaux ?

Alors, généralement je fais des rêves dans lesquelles des gens que je connais font de la musique souvent avec de la nourriture par exemple ils font de musique avec du pain ou des fruits ! Et dans mes rêves c’est tout à fait logique et là je me dis « hé ! Mais pourquoi je n’ai jamais fait de musique avec cette banane ? ». Evidemment ça sonne bien et je suis très jaloux de la musique qui est faite dans mes rêves, d’ailleurs j’aimerais bien arriver un jour à la sortir mais malheureusement ça ne le fait pas ! Mais je me réveille et j’essaie de reproduire cette musique la et généralement ça rate parce que le rêve est loin déjà.. Mais les sensations sont là et j’essaie de reconstituer ces émotions-là dans ma musique !

Donc avec Orval (un peu d’hésitation)..

.. Carlos Sibelius ! Ouais c’est chiant hein ! (rire)

… (rire) l’album est sorti il n’y a pas très longtemps, mais est-ce que vous avez déjà d’autres projets à venir ?

Bah donc là c’est la phase de rêve en ce moment ! Je rêve de ce que pourra donner la suite. Moi tu sais, j’ai mis trois ans à faire celui là, celui d’avant a été fait en deux mois et celui d’encore avant a été fait en six ans ! Donc je suis assez inconséquent, donc peut être que le prochain album sortira après l’effondrement du système économique européen ou peut-être l’année prochaine ! Je ne sais pas trop encore. Pour l’instant j’aime bien faire de la musique et c’est peut-être les seuls moments dans ma vie où je me sens heureux ! Voilà, à composer, faire les arrangements, rêvasser la plupart du temps parce que je rêve éveillé ! Je me dis « ah tient là-dessus ça pourrait être bien d’avoir tel instrument » ou alors « ah ce serait bien de changer complètement la structure ! ». Mes chansons c’est un peu des rubixcubes, on change la couleur et hop ! Donc oui, là en ce moment j’ai pas mal d’idées pour la suite, mais je serais bien incapable de te dire à quoi l’album va ressembler !

Vous allez rester voir d’autres groupes aux Bars en Trans ?

Bah on repart demain ! Mais je pense qu’on va aller voir les bars aux alentours, aller voir des potes ! Tiens, il y a Bodybeat qui joue pas loin donc on va peut-être aller les voir ! On va se laisser divaguer. Je pense que Rennes, et là où on joue, la rue de la soif, c’est un bon endroit pour faire comme faisaient les situationnistes, les dérives nocturnes sans but… Généralement alcoolisés parce que faut voir dans quels états ils étaient ces pauvres situationnistes !

Et par rapport à la programmation, avez-vous jeté un coup d’oeil ?

Bah pas tellement, on a juste vu qu’il y avait des groupes avec qui on avait déjà joué, les Papayes et d’autres encore.. Mais j’avoue ne pas trop avoir regardé. Bah c’est toujours le problème quand tu as plein de groupes très intéressants, je me mets dedans mais bon, qui jouent au même moment ou à la même heure… C’est un peu difficile de faire son choix ! Moi je me rappelle, j’avais joué à Redon au festival « Papa n’aime pas le bruit » il y a dix ans et c’était pareil, il y’avait plein de groupe super intéressants, mais on jouait ! Donc on voulait aller les voir, mais non, on ne pouvait pas parce qu’on jouait et du coup c’est un peu frustrant mais bon dans la vie il faut faire des choix et comme dit Morpheus dans Matrix « Sois la pilule bleue, sois la pilule rouge » ! Donc la vie est un choix donc soit tu vas voir Orval Carlos Sibelius ce soir au Sympatic, soit tu vas draguer une fille dans la rue et tu lui payes un coup dans un autre bar, manger une crêpe bretonne et voilà la vie est faite de choix !

 

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Author: rennesacoupdecoeur

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