Autodidacte, baigné à la fois dans la culture hiphop et dans la musique expérimentale, alternant entre projets de rap centrés sur le fond, le textuel, et projets instrumentaux creusant à l’inverse la forme, les textures et les univers sonores, James Lega est un artiste multidirectionnel et complexe qui mêle les techniques et les matières pour exprimer au mieux la palette de ses ressentis. Après 3 EP sortis en seulement 2 ans, il nous présente ici son 4e EP « June », entièrement instrumental. Mélange d’ambient et de minimalisme à la subtilité troublante, à la fois atmosphérique et envoutant, intime et poétique, ce nouvel opus vaut indéniablement le détour. Rencontre avec un artiste atypique, inspiré et inspirant.
-Quand et comment as-tu été amené à te lancer dans la musique?
Je me suis lancé dans la production en 2006, donc j’avais 16 piges, tout seul chez moi. En fait je regardais des vidéos sur Youtube de mecs en train de faire leurs instrus et je me suis dit que j’allais tenter de me lancer là dedans. C’était galère au début parce que j’habitais dans un ptit bled, et niveau hiphop… voilà quoi, donc je m’aidais beaucoup des forums internet. Après je me suis fait tout seul de fil en aiguille. En fait j’ai pas de formation musicale, rien du tout, je suis vraiment autodidacte. J’ai commencé à l’arrache, à faire mes mélodies avec mon claviers d’ordi, puis je me suis acheté un ptit synthé… A la base mon père écoute beaucoup beaucoup de musique, donc il m’a fait découvrir des trucs depuis que je suis tout petit, dont pas mal de rock progressif, trip-hop, musique expérimentale… j’ai baigné dans la musique d’ambiance. Mes premiers projets étaient vraiment hiphop, mais mon dernier projet est lui clairement expérimental, ambient.
-Jusqu’ici, combien d’EP as-tu sorti sur internet ?
Jusqu’ici j’ai sorti 3 EP, 2 EP instrumentaux, « No feelings » et « Still/Down », et un projet de rap, « Apokalupsis », en collaboration avec un beatmaker d’Avignon qui s’appelle Lau P. Donc là c’est le 4e EP, entièrement instrumental, qui est sorti sur mon label Noircity, label qui produit des beats-makers et quelques rappeurs, mais principalement de la musique instrumentale.
-Tu fais donc du rap aussi ?
Oui je rap à côté, c’est ce qui m’est venu le plus naturellement en fait, j’ai commencé à écrire du rap avant de faire des instrus, puis après j’ai voulu faire mes propres instrus. Mais ce dernier EP je voulais vraiment que ce soit quelque chose de personnel et d’instrumental, des retranscriptions sonores d’ambiances, de couleurs, de textures…
-Pourquoi des titres en français sur cet EP « June » ?
Mes 2 précédents étaient en anglais, du coup j’ai voulu marquer une rupture. C’est venu assez naturellement…
-Quelles sont tes principales influences ?
Il y en a beaucoup… Les jeunes de LA, Tyler The Creator, Flying Lotus, le jazz-fusion japonais des années 70, pas mal de rock progressif, de funk… Kanye West aussi, dont je suis un gros gros fan depuis le début, je crois même que c’est son premier album qui m’a donné envie de produire et faire du rap en même temps.
-Tu as déjà eu l’occasion de te produire en live ?
J’ai fait un beat-making contest, et sinon en rap j’ai été invité sur des scènes à droite à gauche, mais j’ai jamais encore présenté un set personnel en live. J’aimerai bien mais matériellement c’est très compliqué, et théoriquement parlant c’est chaud parce que je maitrise pas mon EP à fond et pour le live, le style de « June » n’est pas forcément le plus approprié… ce n’est pas dansant, c’est plus de la musique qui s’apprécie au casque, posé… mais oui le live à l’avenir j’aimerai bien m’y mettre, à la fois en rap et derrière les machines. Peut-être travailler avec des visuels derrière, une bonne scénographie…
-Quels sont tes prochains projets ?
J’y ai pas trop réfléchi encore… A côté je travaille sur un album de rap, ce sera hiphop mais avec des influences multiples encore une fois. Il y aura des invités, tant niveau rap que production. Ce sera mon premier album, je vais essayer de le sortir en physique. Je vais essayer de produire le maximum, j’aimerai bien que le ratio ce soit 80/20%, un truc comme ça. Je pense sortir 12 morceaux. Niveau ambiance, ce sera assez deep. Et niveau textes c’est plus un genre d’ego-trip conscient, très second degré. Ce sera un mélange d’ambiances, des trucs plus dark et introspectifs et d’autres plus lumineux, plus aérés, plus accessibles au final. J’ai vraiment envie de toucher plus de monde, mais sans tomber non plus dans le trip commercial, mainstream, calculé, prévisible. Parce que c’est clair que l’EP June s’adressait vraiment à des oreilles averties.
-Tu as l’occasion parfois de travailler en collaboration avec d’autres artistes rennais ?
Oui, souvent, notamment avec Le Daw, certains rappeurs d’Apéro Smooth, avec O.Djee, RezO, les mecs de 5 majeur, Mekah, certains gars de Micronologie…
-Merci beaucoup!
Retrouvez l’EP « June » :
http://noircity.bandcamp.com/album/june
EP « Still/Down » :
http://noircity.bandcamp.com/album/still-down
EP « No Feelings » :
http://noircity.bandcamp.com/album/no-feelings
EP « Apokalupsis » :
http://noircity.bandcamp.com/album/apok-lupsis
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