Focus sur l’exposition du festival Oodaaq aux Ateliers du Vent

Housse à panneaux publicitaire - Jean Bonichon

On vous a parlé du festival d’art vidéo et d’images nomades, Oodaaq, qui se déroule en ce moment à Rennes, jusqu’au 26 mai. Nous sommes allés à la captivante exposition qui a lieu aux Ateliers du vent. Petit compte rendu.

L’impact de la « météorite », que nous invite à observer l’association L’œil d’Oodaq a frappé les Ateliers du Vent situés dans l’ouest de Rennes, ancienne usine et résidence d’un collectif d’artistes.

Cette exposition a pour thème les dualismes inhérents à toute image. Qu’il s’agisse du rapport construction / déconstruction, vide / plein, ou encore nature et artifice. Ce thème est en parfaite cohérence avec le lieu-même de l’exposition. L’ancienne usine se situe entre friche industrielle, et réoccupation artistique du lieu.

Dès l’entrée dans les Ateliers, nous sommes confrontés à l’œuvre volumineuse, de Jean Bonichon, « Housse à panneaux publicitaires ». C’est vrai que recouvrir un panneau publicitaire, ce mobilier urbain qui nous impose des images artificielles, d’une housse afin de le transformer en un monochrome vert, et par la même occasion en une œuvre d’art, ça ferait du bien aux yeux.

Nos yeux, justement, seront quelques peu perturbés par l’œuvre vidéo Le Cinéma poussière – [digest]. Elle se concentre sur la dualité de l’encodage des fichiers et du lecteur vidéo. L’œuvre a pour support le film La femme des sables, racontant l’ensevelissement d’un petit village par le sable. Nous nous retrouvons alors face à la décomposition de l’image en une multiplication de pixels. L’œuvre devient la métaphore du sable qui submerge petit à petit l’écran.

Suite de notre périple dans la constellation d’Oodaaq : une installation amusante des artistes Marie-Johanna Cornut et Marie Sirgue, intitulée « Confetti ». Un salon complètement troué. Des trous, des petits trous partout ! Du canapé, au tapis, en passant par la lampe, rien n’est épargné. Bêtise d’un gamin auquel on aurait confié une poinçonneuse ? Presque. Car cette abondance de trous, semble avoir été fait avec facilité, à travers des matières qui sont pourtant dures et résistantes. Tous ces éléments de la vie quotidienne sont fragilisés par cette déconstruction des matières, des formes. Ces artistes nous permettent finalement d’avoir un autre regard sur notre confort quotidien, à travers la décomposition de celui-ci. Sur le vide que représente en fin de compte ces objets. Par contre, on aurait bien aimé faire voler les confettis ….

Confetti - Marie-Johanna Cornut et Marie Sirgue

On sera également interpellé par l’installation « Dialogues » de Mael Le Golvan, dont les flashs de nombreux appareils photos communiquent entre eux, se répondent et semblent se mettre d’accord pour nous aveugler… On pourra aussi voyager à travers les photographies poétiques d’Aurore Dal Mas. Celles-ci nous font vibrer, par ces paysages presque abstraits, où la nature règne en maître. Le paysage se fond lui-même parmi les éléments de la nature tels que la brume ou la roche.

Ultima - Aurore Dal Mas

Un peu plus loin dans les Ateliers, on atterri dans une salle obscure dans laquelle nous pouvons admirer l’œuvre vidéo de Jacques Perconte, « Impression ». L’image vidéo se transforme en véritable tableau, au style impressionniste où les couleurs et formes deviennent une peinture mouvante. C’est planant, apaisant, envoûtant.

Nous sommes assurément sur l’île d’Oodaaq, cette île au nord-est du Groenland impossible à localiser aujourd’hui et qui a subtilement prêté son nom à l’association L’œil d’Oodaaq. Elle-même, nous permettant de s’immerger dans des œuvres contemporaines, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Nous invitant aussi à réfléchir sur un objet, une image, qu’ils soient une installation, une photographie, une sérigraphie, … ou une housse de panneau publicitaire. Et surtout, nous permettre de s’évader un peu.

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Author: rennesacoupdecoeur

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