Webzine décalé spécialisé dans la culture indé, la Baignoire Magazine a vu le jour il y a seulement deux mois et est pourtant déjà l’objet de beaucoup d’attention. En charge entre autres du bilan vidéo du Festival Panoramas – à sortir prochainement –, l’équipe multiplie les projets et les partenariats.
Rencontre avec Antoine Raoul, l’un des trois fondateurs du projet…
« Le projet on l’a monté à la base avec ma copine, je sors de ma salle de bain je lui dis tiens j’ai envie de faire un magazine avec toi, elle me répond ouais c’est cool et tu devrais l’appeler La Baignoire. […] Déjà c’est un nom français, c’est un objet banal et commun à tous mais en même temps qui ne s’utilise plus trop, un peu rétro, et puis ça connote plein de choses! ».
Parti d’un délire de couple, le projet est vite rejoint par Yann, 3ème fondateur, et envisagé de façon sérieuse. Le réseau de connaissances est directement mis à contribution : « Le collectif Electro Duty Free de Nantes nous a beaucoup aidé, ils nous ont notamment présenté leur graphiste Roxane qui nous a fait le logo. Puis on a réalisé un teaser basé sur des scènes de films avec des baignoires en partenariat avec nos potes de la Raffinerie ». Après deux mois de travail acharné, le site et la page Facebook voient le jour avec une simple phrase de description qui donne directement le ton des contenus à venir : « Le webzine qui est venu à bout de Claude François ». Le succès de la page est immédiat : « Le 1er soir de lancement on a gagné 600 likes, ça a planté nos PC d’ailleurs ! ».
Un bain culturel intégral et underground
La volonté première de cette équipe qui se décrit elle-même comme « une bande de fanatiques des cultures indés, curieuses et subversives » est de relayer une actualité plus « underground », en réaction à la prolifération de médias « mainstream » et « branchés ». « On en avait marre des sites hypes sans intérêt, on voulait miser sur des vraies découvertes underground, des petits groupes, des mecs qu’on kiffe ». Playlists, interviews d’artistes, street art, critiques d’EP, relais d’expos photos, présentation de nouvelles marques de sapes… le projet se veut un bain culturel intégral. En ce qui concerne la musique, le référencement est plutôt varié : « rock indé, synth pop, beaucoup d’électro, un peu de hiphop… après c’est dans l’équipe, ça se fait naturellement, chaque rédacteur a son univers et ses coups de cœurs, il n’y a pas spécialement de restrictions, les personnes sont libres d’écrire sur ce qu’elles veulent. Moi par exemple je m’intéresse beaucoup aux cultures de l’Est, je suis passionné par tout ce qui se passe en Allemagne, à Moscou, à Vienne, au Danemark… je trouve que c’est très émergent, contrairement à la France où ça reste très French Touch ».
Une équipe soudée, curieuse et affranchie
La Baignoire regroupe 15 bénévoles, la vingtaine en moyenne, éparpillés dans les grandes villes de France (Nantes, Rennes, Paris, Strasbourg) avec même une correspondante à New-York. Tous férus de cultures indés, ils vont creuser l’info pour dénicher les pépites : « On fouine… on est des gros curieux de musique indé… moi je traine sur des sites de deep russe, des radios russes… on creuse vraiment, l’info on va la chercher et on essaie de tout faire minutieusement, d’être le plus précis possible pour vraiment donner une info de qualité aux gens qui nous suivent ». Mais au-delà de la passion c’est aussi à la base une grande histoire d’amitié qui lie les bénévoles : « on est une équipe très soudée, on s’entend vraiment très bien, il y a beaucoup d’amour là-dedans ». Antoine défend également la liberté d’expression qui règne chez La Baignoire et l’affranchissement vis-à-vis des règles médiatiques et de la politique : « on est libre et on parle comme on pense, on se réfère pas aux codes journalistiques […] on essaie d’être le plus compréhensible possible, et d’ailleurs tout journaliste selon moi devrait avoir cet état d’esprit de se faire comprendre par les gens, par n’importe qui dans la rue. […] On se fait plaisir, beaucoup. Au niveau des infos on essaie d’être précis et propre, après on se permet de déconner un peu plus sur la page fans… bien sûr c’est à prendre au second degré… on se marre bien sur Twitter aussi ! […] Pour nous un magazine de musiques actuelles ne doit avoir aucun engagement, que ce soit au niveau politique, des opinions… il se doit de rester le plus neutre possible de ce côté-là ».
Des partenariats variés et de nombreux projets en cours
Question projets, la Baignoire n’en manque pas ! « Il va y avoir d’abord le bilan vidéo de Panoramas, puis ensuite on s’attaque au Festival Beauregard car on est en partenariat privilégié avec eux. Astropolis peut-être aussi. Sinon on va à la prochaine Midweek, à la dernière Noctambule #8 de nos potes d’EDF, à la FripesParty à Nantes, on suit de près ce que fait French Made, puis on va faire gagner des sapes en ligne avec Empyr Alpha, une jeune marque nantaise… ça suit son cours, on verra, tout dépend des actus, des projets de nos différents partenaires… De toute façon il y a tout le temps de nouvelles idées qui émergent ! En ce qui concerne plus spécifiquement Rennes on apprécie et on suit beaucoup les actus de Midi-Deux, Bocal Records, Midweek, Les Transmusicales… ». Fort de son succès et déjà en route vers l’internationalisation, la Baignoire Magazine devrait même prochainement proposer un premier article en allemand !
On leur souhaite en tous les cas de continuer encore longtemps à nous abreuver d’infos originales et de découvertes inédites…
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