Du 8 au 12 avril, et ce pour la 9ème fois, le festival Un Des Sens a investi le campus de Beaulieu pour une semaine haute en couleurs. Festival multi-culturel et relativement jeune qui a su se faire petit à petit une place dans le paysage culturel Rennais, il propose chaque jour une soirée différente, toutes sous le signe de l’originalité, de la diversité et de l’accessibilité. Le leitmotiv de cette année était : « Les Sens Brûlent ». Le festival a-t-il tenu sa promesse d’une semaine ardente et bouillonnante ?
Lundi 8 : Affluence record à la Rue Des Sens
Comme chaque année, la Rue Des Sens inaugure le festival. La soirée propose plein d’ateliers tournants sous le signe de l’originalité, tant artistiques que sportifs. C’est ainsi qu’on a pu s’essayer à des activités auxquelles on n’avait jamais entendu parler avant comme des handisports destinés aux malvoyants (pétanque, tandem, cécifoot, ping-pong dans le noir) ou bien créer de la musique depuis la pointe d’un stylo grâce au Dyskograph ! Et ce n’étaient que des exemples parmi la pléthore de stands. La troupe d’improvisation de Rennes a quant à elle mit l’ambiance avec son inspiration incroyable. Et pour finir la soirée, rien de tel qu’un passage au stand de massage shiatsu.
Mardi 9 : Ciné-concert envoutant
L’Un Des Sens nous proposait de revivre le cinéma tel que l’ont connu ceux qui l’ont vu naître : muet et avec la bande-son interprétée en temps-réel par un orchestre. Le film était Pi de Darren Aronofsky, l’auteur du plus célèbre Requiem For A Dream. Autant dire que le film ne répondait absolument pas aux canons Hollywoodiens et correspondait parfaitement à la programmation complètement originale du festival! Le groupe qui jouait la musique était le trio Mina Boliva, et on peut affirmer qu’ils ont complètement transcendé le film, en ré-écrivant complètement la bande originale, collant de très près à l’atmosphère angoissante du film. On est sortis à la fois abasourdi par une telle performance et heureux d’avoir (re)découvert le concept du ciné-concert !
Mercredi 10 : Théâtre hilarant
Il est étonnant que l’auteur russe Nicolaï Gogol soit inconnu en France. L’Un Des Sens nous avait donné rendez-vous au Diapason pour justement voir une interprétation par la troupe Boréale’s de sa plus célèbre pièce intitulée le Revizor. C’est la pièce la plus jouée en Russie, et l’on comprend vite pourquoi ! On a ri toute la soirée devant cette comédie bâtie sur un quiproquo qui dénonce les travers de la société Russe du XIXe siècle. La bonne humeur et l’enthousiasme des comédiens nous a emporté, d’autant plus que ceux-ci ont réalisé la performance de jouer chacun plusieurs personnages, se changeant en vitesse dans les loges entre les scènes.
Jeudi 11 : Animations puis Concerts
Le jeudi après-midi, le campus de l’INSA nous accueillait pour un Village des Sens dont l’entrée était gratuite. Hélas la pluie a quelque peu gêné cette après-midi. Étaient prévus concerts, animations, et expositions. Les clubs et associations de l’école tenaient également des stands. On avoue s’être surtout régalés au stand chichis et au stand oriental (chichas et véritable thé à la menthe) !
Le jeudi soir, l’Un Des Sens proposait une soirée concerts des plus hétérogènes ! Le groupe Kids Of Maths, récemment repéré par les Inrockuptibles, a amorcé la soirée dans un style pop qui rappelait Foals ou encore Phoenix. Un parfait début de soirée pour lancer progressivement l’ambiance, on entendra sûrement parler d’eux dans peu de temps ! Ensuite sont arrivés de Toulouse, dans un style aux antipodes du premier groupe, KKC Orchestra. Leur musique gorgée de chaleur a fait monter la tension à coup de samples électro, de synthé jazzy, d’une guitare manouche et d’un chanteur au flow hip-hop. Un groove qui incitait ouvertement à danser, dans la lignée de Caravane Palace. L’Un Des Sens n’ayant aucunement peur du choc des cultures a ensuite invité Pava Takin, 6 musiciens déchaînés qui jouaient une musique inspirée des balkans et du son tzigane : violon, trompette, basse, batterie, saxophone, harmonium et guitare ! Arrive en suite la tête d’affiche du festival : les Ramoneurs de Menhirs. Leur générosité sur scène, leur intégrité et leur énergie légendaire ont véritablement enflammé la scène. Entre punk et musique traditionnelle Bretonne, les Ramoneurs sont uniques au monde !
Vendredi 12 : Dégustation à l’aveugle
L’éveil des 5 sens étant le fil rouge du festival depuis sa création, la dernière soirée était un Repas dans le noir. Si vous n’avez jamais essayé, c’est à tenter au moins une fois ! Fermez les yeux, personne ne vous voit et vous ne voyez pas vous-même ce que vous mangez ! Ne vous inquiétez en rien, car l’équipe de l’Un Des Sens s’assure que tout se passe bien, et un traiteur prépare un repas complet et copieux, que l’on a découvert sur place ! Le fait que l’on soit assis avec des inconnus à table renforce complètement l’ambiance originale de cette soirée, et c’est sans doute pour cela qu’elle existe depuis les débuts du festival, car c’est un succès à chaque fois !