Retour sur « Mettre en scène »

« Mettre en scène » est désormais un rendez-vous incontournable pour tous les amoureux de théâtre et de danse. Cette année, le festival rennais qui essaime dans toute la Bretagne soufflait sa 16e bougie. C’est pour nous l’occasion de retrouver notre « papy » préféré, expert en la matière pour une critique de trois pièces phares de la programmation 2012. « Mort à Venise », « Rabah Robert »  ou encore l’imprononçable « Ich sah : Dans Lamm auf dem Berg Ziom, Offb. 14,1 ». 

Mort à Venise – D’après le roman de Thomas Mann et mis en scène par Thomas Ostermeier. Dans le roman de Thomas Mann, c’est l’histoire d’un vieil écrivain qui séjourne à Venise et qui est fasciné par la jeunesse et la beauté d’un adolescent. Pour les gens de notre génération, la référence absolue est le film de Visconti, accompagné de la musique de Gustav Mahler. Comme toujours dans le spectacle d’Ostermeier que nous voyons, il y a matière à discussion, voire à controverse. Il a repris la référence à Gustav Malher et l’on entend chanter avec beaucoup de justesse par la voix du vieux monsieur les « kindertotenlieder ». On est toujours un peu réticent à l’égard de l’utilisation de la vidéo, sauf qu’ici elle permet de voir les moindres changements dans le visage du vieux monsieur, selon qu’il voit ou ne voit pas « l’enfant ».  La « jeunesse » de l’enfant nous a un peu gênés. Mais il y a de grandes beautés dans la mise en scène, dans l’évocation de l’hôtel de luxe du Lido à Venise, dans le ballet représentant le rêve érotique.

crédit : Anne Baudoux

Rabah Robert – Texte et mise en scène Lazare. Nous avons eu le plaisir, avant d’entrer dans la salle d’échanger quelques mots avec Lazare, qui nous a un peu éclairé sur la pièce. Le thème est l’histoire de l’Algérie, au travers une famille et d’un personnage mort qui revient parmi les siens. La pièce est très intéressante, nous avons cependant regretté qu’il y ait un peu trop d’agitation sur scène et le volume des voix aurait mérité d’être atténué.

Ich sah : Dans Lamm auf dem Berg Ziom, Offb. 14,1. Chor(é)graphie : VA Wölfl / Neuer Tanz (Allemagne). Nous avons vu le spectacle hier soir (24 novembre), il nous laisse perplexes mais plus on y pensera et plus il nous intéressera. Nous avons compris qu’il s’agit de gens qui essayent de vivre normalement, notamment sur le plan artistique dans un pays en état de guerre et c’est la raison pour laquelle ils sont toujours obligés d’être armés d’un pistolet, y compris, lorsque dans cette scène admirable, ils exécutent un magnifique ballet classique sur fond d’avions de bombardements et de chars d’attaques. Le pistolet qui prolonge les bras prend, à ce moment là, tout son sens. Quant aux arbres, au milieu des rangs, ils continuent à nous poser des questions…

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Author: rennesacoupdecoeur

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