La soirée d’ouverture de la 45 e édition de Rock n solex, festival étudiant bien ancré dans la vie rennaise, a permis à son public de découvrir des artistes montants sur la scène française et de redécouvrir des habitués de la scène internationale. Reggae, Rock, Pop agrémenté d’une touche électronique ont été à l’honneur. Une belle soirée sur un thème cher au festival : l’éclectisme.
20h45 : Arrivés sur le site de l’INSA, à la fin de la prestation du premier groupe, des effluves familiers de galette saucisse nous parviennent. Pour cause : de nombreux stands de nourriture (cuisine bio, tartiflettes, kebab) et même une tente berbère proposant du thé à la menthe et des pâtisseries orientales ont élu domicile sur la butte de Beaulieu. C’est donc pendant l’inter plateau animé par le Sound System reggae-dub-stepper International Skankers, (musique confiante et positive), que nous avons savouré, assis dans l’herbe, ces « mets festivaliers » : galette saucisse, frites, crêpes, accompagnés de la première bière de la soirée ! Les hostilités ont commencé !
Monte alors sur scène Hollie Cook , radieuse et pleine de vie, esclaffant un « BONJOUR » tonitruant. Cette jolie londonienne de 25 ans n’est pas seulement la fille de Paul Cook (batteur des Sex Pistols) et Jennie Matthias, chanteuse de The Belle Stars. En effet, loin de s’inspirer du punk de papa ou de la pop de maman Hollie nous livre un reggae profondément britannique. Sous une crinière bouclée, elle semble avoir intégré les bonnes vieilles recettes du reggae-roots qu’elle mélange comme il faut avec de la pop contemporaine, teintée de couleur chaude. Elle surnomme elle même son style le « pop-tropical ». De « Milk and Honey », le tube du moment, à d’autres compositions tels que « That very nights » en passant par quelques reprises funk, la belle a mêlé sensualité à des mélodies fondantes : son sourire d’ange, sa voix rêveuse et son côté naïf nous ont fait oublier la fraicheur de ce jeudi de l’ascension.
Retour d’I-Skankers, puis, place à Max Roméo, un habitué du festival (il s’était déjà produit à Rock n solex en 2006). Ce reggae-man de 68 ans n’est plus à présenter ! Après une carrière tumultueuse, Max Roméo est toujours au top. Tout de rouge vêtu, le chanteur aux dreads impressionnantes nous a interprété ses titres phares, d’une voix puissante, repris en cœur par le public tels que « War in a Babylon ». Un frisson a parcouru le grand chapiteau blanc lorsqu’il a esquissé les premières notes de « Redemption Song » composé par son contemporain Bob Marley. C’est finalement sur le titre « Chase the devil » qu’il quitta la scène, ne nous accordant malheureusement pas de rappel. Max Roméo a quand même montré qu’il reste l’une des valeurs sûres du reggae roots jamaïquain.
00H30 : Après un inter plateau électro intéressant de Gunther, c’est à Inspector Cluzo d’investir la scène, avec un discours très osé en terre bretonne : accompagné d’une section cuivre de talent, les Fbs Horn, donnant un côté funk bienvenu aux morceaux, ces Montois (Mont de Marsan) ont commencé par une provocation pure et dure envers les bretons, nous qualifiant de « Bouzeux ». Une chance que le public l’ait pris à la rigolade ! Dans un esprit bon enfant, très provocateur et « rentre-dedans », le chanteur du groupe entame le premier morceau avec un son bien bourrin. Le public a pu assister à un mélange déjanté entre rock, punk et funk, nous rappelant un peu la rencontre entre Rage Against The Machine et les Jackson 5 , ou d’AC/DC et de Curtis Mayfield. La voix haut-perchée de Malcom n’a pas empêché une musique rigolarde, bien au contraire ! Nicolas Chapelle des Inrockuptibles qualifie le genre musical de l’album « The French Bastards de Fusion » de «funk rock et métal », rappelant au passage l’absence de bassiste. Le groupe a d’ailleurs souligné lui-même cette spécificité pendant la chanson des «2 mousquetaires » par un petit « Fuck » bien conventionnel… Bref The Inspector Cluzo a mis le feu aux planches ! Une découverte surprenante, avant notre coup de cœur de la soirée, on a nommé Deluxe !Entre les deux groupes, rien de mieux qu’un petit thé à la menthe, installé sur des petits poufs orientaux.
02h15 : Le dernier groupe de la soirée monte alors sur scène. Malgré un début de fatigue et les jambes lourdes, le mélange hip-hop/funk/jazz de Deluxe nous a fait bouger pendant plus d’1h ! On a compris pourquoi Chinese Man les a pris sous son aile ! Deluxe a entamé le 1er titre sur un air plutôt atmosphérique. On s’est même demandé si c’était bien eux. Puis, la voix suave de Lili Boy, le saxophone magique de Pépé –doté d’une technique et d’un son à tomber par terre-, le piano vintage de Soubri et les basses de Kilo se sont fait entendre. Du morceau Pony à Mister Chicken, on a eu le droit à une cascade de mélodies décapantes, une énergie débordante, la voix suave et détonante de la chanteuse Lili boy : un pur moment de bonheur ! Même le flow déterminé et rythmé de Lili boy sort du lot, nous laissant béats ! Arborant tous une moustache –emblème du groupe- les artistes nous ont enveloppé d’un groove parfait. Après avoir enlevé son grand manteau découvrant une belle robe noire sur laquelle était cousue une moustache marron, la chanteuse entame les premières notes d’un remix audacieux de Racing in the sun, titre phare du dernier album de Chinese Man. Un bel hommage à leur mentor ! Car c’est l’un des principaux traits de caractère de Deluxe : la générosité. Sur scène, Pépé, Soubri, Kayo, Pietre, Lili boy donnent tout ce qu’ils ont, font participer le public, improvisant des chorégraphies plus loufoques les unes que les autres, arborant divers déguisements… Le guitariste-pianiste Pietre a même décidé de traverser le chapiteau muni d’un GO pro afin de filmer la foule en délire. Un vrai show comme on les aime ! Encore merci aux Deluxe pour ce moment de joie et de bonnes Vibes ! La soirée s’est terminée en beauté !
Merci à Benjamin Jan Aka Janbomber (Alter1fo) pour les photos. Plus d’images : ICI !