Revenue pour la cinquième fois consécutive, la compagnie des Femmes à Barbe a présenté lundi soir son nouveau spectacle, dans le cadre du festival Mythos. Cette année, la compagnie n’a pas remis les coiffes du dix-huitième siècle. Elle a décidé de changer complètement et de se consacrer aux Super (Z)héros ! Décalée et drôle, cette ultime représentation a, comme à chaque fois, fait salle comble. Résumé.
Pendant quatre ans, le spectacle « Taverne Münchausen » affichait complet. Tellement de succès que la programmation artistique le remettait à l’affiche à l’édition suivante. C’est donc en terrain connu qu’ils arrivent pour la cinquième fois au festival Mythos. Mais le spectacle n’est plus le même que celui joué depuis 2007. C’est une exclusivité de cette seizième édition. Le cadre et le contexte changent. Ce n’est plus une table de Nobles mais un siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU), en 1965, en pleine Guerre Froide, que le public regarde, installé en rond dans le chapiteau. Même si ce chapiteau a encore des airs de « saloon » avec ses couleurs rouges et dorées, il faut se le représenter comme un siège à l’ONU décisif pour l’Humanité.
Quatre Super-Zéros
Trêve de plaisanterie, Gwen Aduh, animateur du spectacle d’improvisation, arrive, costard gris et banane à la Elton John et présente les quatre Super Héros. Stella Statson ou Swatson, « la femme étincelle », brune aux airs de pin-up, arrive la première. Puis, ensuite, la femme de ménage, la petite dame qui ressemble à la boulangère du quartier, surnommée Sponge Woman. Ubicuitor, ou Super U pour les intimes, petite bedaine et costume trop serré. Pour finir, Aquarius, homme des Mers, habillé en costume gros à paillettes et la tête peinte en vert. Ces quatre personnages loufoques vont devoir s’affronter en racontant des histoires les plus persuasives possibles pour prouver qu’ils sont capables de sauver les Hommes, à la suite de ce siège à l’ONU.
De ce côté-là, le spectacle n’a pas changé. Les règles sont les mêmes. Sur un bout de papier, une question est écrite bien souvent par une personne du public. Cela doit impliquer les personnages et si possible, dans un contexte historique. Rappelons que cela se passe en 1965 aux Etats-Unis, les Russes sont les méchants et les Américains sont les gentils. Cela fera écho tout au long de ces deux heures, très subtilement apporté par les comédiens.
Drôle mais répétitif
La compagnie des Femmes à Barbe a compris la recette du succès. Et je vous la donne : du rire, des histoires farfelues, des jeux de mots (malgré tout), du naturel et de la participation du public. En effet, lors de l’interlude musical, les spectateurs sont invités à écrire des questions pour la seconde partie du spectacle. Les personnages sont touchants tellement ils sont grotesques. Il y a la « tête en l’air » ou Sponge Woman, la bimbo qui se brouille avec Spider Man et Super Man, le râleur fan de jeux de mots et le favori du public, Aquarius.
Rien n’est moins marrant que lorsque quelqu’un raconte une blague dont il se souvient un peu mais pas trop et qui renchérit en disant : « Mais si, j’te jure, c’est super drôle en plus ! ». C’est un peu le même effet pour le « Super Münchausen ». Sur le coup, au vu du comique de situation, l’histoire est marrante. Mais à expliquer, c’est une autre paire de manches. Elles sont uniques et, surtout, abracadabrantesques.
La chose qui leur ait reproché, pour les habitués qui y vont depuis cinq ans tous les ans, c’est de ne pas se renouveler. La recette du succès n’arrive plus à prendre si bien qu’auparavant. La patte crée des grumeaux. Lassé, le public a envie de voir du neuf. Cela, le compagnie des Femmes à Barbe l’a bien compris. C’est pour cette raison que c’était l’ultime représentation des Münchausen à Mythos, ce lundi. Mais pour ceux qui souhaiteraient les voir, la Compagnie repassera sûrement près de chez vous, ne vous en faites pas !