Retour Soirée du mercredi 7 mars

Un piano, une voix… c’est ainsi que l’on aurait pu résumer la soirée de ce mercredi. Sauf  que le duo Kontomanou/Weidman, c’est bien plus que ça… Accompagnée de l’excellent pianiste James Weidman, on a compris pourquoi Yann Martin la surnomme la « grande grande chanteuse de blues » : d’une voix grave et profonde, la diva nous a littéralement envoûtés.

Vêtue d’une grande robe blanche et noire, Elisabeth Kontomanou, d’une élégance sans nom, entre sur scène. Dès les premières notes de Trouble of the world -un morceau traditionnel gospel à l’image de sa robe- des frissons nous parcourent le corps. Particulièrement à l’aise dans ce registre, elle nous fait part de ses propres compositions mais également des grands standards du jazz, variant morceaux rythmés et morceaux plus atmosphériques et nostalgiques-à l’image du magnifique Where you there . Elle accompagne tous ses morceaux de gestes amples et lents, telle une enchanteresse. Le public est charmé. Seule ombre au tableau : certaines personnes sont éblouis par les projecteurs et ne voient pas la chanteuse. Changement de lumière et départ de l’ingénieur n’ont pourtant pas déstabiliser la diva : dès la première chanson, elle montre une puissance vocale fascinante, des vibratos plus qu’expressifs et une tessiture à couper le souffle. Elle ponctue certaines chansons de moments solo et d’a capella fascinants. Puis, c’est avec brio qu’elle reprend l’incontournable Summertime de G.Gershwin et avec audace qu’elle interprétera L.OV.E. de Bert Kaempfert et Milt Gabler.

La complicité et l’osmose entre son pianiste et la chanteuse ne fait que renforcer cet impression d’envoutement. Car James Weidman, arrivant tout juste des Etats-Unis, sait s’adapter à tous les styles. Et pour cause il nous expliquera à la fin du concert qu’il « s’ouvre à tous types de musique depuis qu’il a 7ans, que cette ouverture musicale est très importante pour devenir un musicien accompli». Mais le pianiste américain n’est pas qu’un accompagnateur attentif et délicat, d’une adaptabilité incroyable. C’est également un pianiste hors-pair. Pour preuve : la chanteuse-effectuant une courte interruption- nous permet d’apprécier un solo pianistique de 10 minutes : un son rond et profond, un toucher précis, des changements de rythmes, des thèmes à l’infini…un délice !

La diva revient alors sur scène. La reprise de I wish I knew how it would be to be free nous fait battre du pied dès les premières notes jouées par le piano. On imagine un chœur de gospel derrière la chanteuse ; on voudrait que le public se lève et tape des mains… Kontomanou réalise alors notre souhait ! Elle dirige alors son pianiste et une salle timide qui se décide enfin à frapper des mains et va jusqu’à chanter avec elle. Un pur bonheur !

Kontomanou annonce alors son dernier morceau, expliquant qu’elle a déjà joué trop longtemps. Elle nous fait sourire en déclarant qu’elle pourrait « jouer jusqu’à l’infini si ca ne tenait qu’à elle ». Si seulement…! Après 2 rappels et un tonnerre d’applaudissements, le pianiste et la chanteuse quittent la scène, bras dessus, bras dessous. La lumière de l’Etage se rallume, rompant alors le charme délicieux dans lequel les deux musiciens nous ont enfermés pendant plus d’une heure trente…

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Author: rennesacoupdecoeur

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